Engagé dans une série de réformes sociales et de projets de restructuration des services publics, le Maroc a eu recours au financement extérieur en 2021 tout renforçant ses avoirs en devises grâce aux droits de tirage spéciaux du FMI. Voici les principaux emprunts contractés par le Royaume en 2021. Durement touché par les effets de la crise du Covid-19 qui continue d'affecter son économie, le Maroc continue de faire appel au financement extérieur, bien que prudemment, pour financer le plan de relance, combler le déficit et financer les projets de développement. Jeudi, la Banque mondiale a débloqué un nouveau prêt de 4,1 MMDH en faveur du Maroc. Cette enveloppe est destinée à financer la modernisation du service public. Un chantier lancé par le gouvernement dès 2020 afin de remédier aux dysfonctionnements qui rongent l'administration et les institutions de l'Etat. Parmi les priorités, rationaliser la gestion des entreprises et établissements publics, en déclarant la dissolution des agences et établissements qui n'ont plus raison d'être et de fusionner ceux qui ont des vocations convergentes. "Ce programme soutiendra des mesures clé pour aider à maximiser l'impact de la stratégie du gouvernement et à moderniser le modèle de prestation de l'administration publique », a déclaré Jesko Hentschel, directeur de la Banque mondiale pour le Maghreb. Le nouveau prêt de la Banque mondiale s'ajoute à une série de prêts contractés par le Royaume en 2021. L'Instance de Bretton Woods a approuvé, en juin dernier, un prêt de 450 millions de dollars pour promouvoir l'inclusion financière et numérique. La réforme du secteur public marocain a été soutenue, il y a deux mois, par un prêt de 300 millions de dollars que la Banque mondiale a accordé au ministère des Finances, notamment pour le financement de la dématérialisation des marchés publics, et la numérisation de l'Administration. L'inclusion financière a fait également l'objet d'un prêt de même nature, d'un montant de 120 millions d'euros accordés par la Banque africaine de développement (BAD). Le Maroc a obtenu, au cours de l'année courante, plusieurs prêts auprès de pays partenaires et de banques régionales afin d'appuyer ses réformes sociales. La France, par l'intermédiaire de l'Agence française de développement, a accordé un prêt de 150 millions d'euros au Royaume pour financer la sécurité sociale universelle. Une enveloppe additionnelle de 50 millions d'euros a été orientée vers la Budgétisation Sensible au Genre (BSG). En outre, le Maroc a obtenu, en deux tranches, 211 millions de dollars de la part du Fonds Monétaire Arabe (FMA). Cet emprunt est destiné à soutenir les finances publiques. Pour sa part, la Banque africaine de développement (BAD) a débloqué, le 15 décembre, un prêt de 138 millions d'euros pour le Maroc dans le but de sécuriser l'accès à l'eau potable. Ce à quoi s'ajoutent 85 millions obtenus par la Société nationale des Autoroutes de la part de la Banque européenne d'investissement. Par ailleurs, afin de garantir ses avoirs en devises, qui demeurent actuellement à un niveau confortable (7 mois d'importations couverts), le Maroc a fait recours aux droits de tirage spéciaux auprès du FMI. Le Maroc en tirera 1,2 milliard de dollars en fonction de ses quotes-parts (0,19%), le Royaume continue de jouir de la confiance du Fonds monétaire international qui prévoit une reprise de 5,7% de la croissance marocaine, le taux le plus élevé dans la région MENA. Jusqu'à présent, l'encours de la dette extérieure au Maroc s'élève à 374,6 MMDH et représente 34,6% du PIB, selon le rapport de la dette publique du PLF 2022. Le Trésor est endetté à hauteur de 76,4%, sachant que la dette publique marocaine s'élève à 92,7%. La dette extérieure à l'égard des créanciers internationaux institutionnels représente 72 % de l'encours total. Les principaux créanciers du Maroc sont la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), la Banque Africaine de Développement (BAD), la France, la Banque européenne d'investissement, l'Allemagne, le Japon avec des parts respectives de 27%, 17%, 12%, 12%, 7 %, 4% et 4%. Afin de combler le besoin de financement, estimé à 80 MMDH, le gouvernement compte, en 2022, recourir à l'emprunt international à hauteur de 40% sachant que le reste proviendra du marché financier intérieur. La ministre de l'Economie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, a fait savoir que l'Exécutif ne compte nullement recourir à la planche à billet pour combler le déficit budgétaire.
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