* La part du Trésor baisse au profit des établissements publics. q La dette libellée en Euro s'accroît, celle en Dollar régresse. * Les institutions internationales sont les principaux créanciers, suivis des créanciers bilatéraux et des banques commerciales. La dette extérieure publique a encore régressé suivant en cela le trend baissier opéré depuis 1996. En dix ans, la structure de la dette ainsi que ses tendances ont beaucoup changé. La part du Trésor a baissé pour atteindre 56% alors que celle des établissements publics s'est accrue pour atteindre 44% par rapport à 2005. Le taux d'endettement extérieur public est en régression, passant de 22,2% en 2005 à 19,9% en 2006. Le taux d'endettement par rapport aux recettes courantes de la balance des paiements s'est atténué de 51% à 43%. A cet égard, Fathallah Oualalou, ministre des Finances et de la Privatisation a expliqué que «la tendance d'amélioration des principaux indicateurs d'endettement extérieur enregistrée ces dernières années s'est poursuivie. Cette situation a entraîné une certaine atténuation au niveau de la diminution de l'encours de la dette publique, du fait de la mobilisation des financements extérieurs importants auprès des différents bailleurs de fonds du Trésor et des établissements publics». La répartition de la dette par créancier révèle toujours la forte présence des institutions internationales avec 57,6 MMDH, soit 50% de l'encours, suivies des créanciers bilatéraux avec 42,3 MMDH et des banques commerciales avec 15,4 MMDH. «La structure de la dette extérieure par groupe de créanciers a connu dans la période de 1996 à 2006 une forte modification caractérisée par un renforcement de la dette à l'égard des institutions internationales de développement comme la BIRD ou la BAD, au détriment des pays membres du Club de Paris et des banques commerciales», a indiqué Oualalou. La structure de la dette révèle toutefois que les établissements publics ont recours de plus en plus au financement extérieur. L'encours de la dette extérieure garantie s'élève à 50,7 MMDH. L'ONE vient en tête avec 14 MMDH, suivi des AMD avec 8,5 MMDH, la RAM 5 MMDH, l'ONEP 4,6 MMDH... Par devise, la structure de la dette extérieure publique a connu elle aussi des changements à ce niveau. La part de l'euro est passée de 40% en 1996 à 65% en 2006, alors que celle du Dollar a évolué de 38% en 1996 pour se situer à 16% en 2006. Le processus d'amélioration de la structure en devise s'est poursuivi. Il a pour objectif de tendre vers la structure du portefeuille-cible de la dette extérieure (benchmarch) à même d'atténuer l'exposition au risque de change et de limiter l'impact des fluctuations des différentes devises. Le coût moyen de la dette extérieure reste modéré, se situant autour de 3,6%. Il est passé de 5,5% en 1998 à 3,6% en 2006. Par type de taux d'intérêt, c'est la dette à taux d'intérêt fixe qui domine avec 70%, la dette à taux d'intérêt flottant représentant 24% alors que la dette à taux d'intérêt semi-fixe est de 6%. Les nouveaux engagements extérieurs enregistrent une hausse en 2006 par rapport à 2005. Ils sont assortis de conditions financières relativement favorables en termes de coût et de maturité. C'est que le taux d'intérêt moyen de ces engagements s'élève à 3,7% pour une durée moyenne de 20 ans, dont 5 ans de grâce. Il est à signaler que 28% de la dette globale du Maroc sont destinés à des opérations de réformes comme la réforme des secteurs de l'eau, de la santé et de la fiscalité. Par ailleurs, la gestion active de la dette a permis de traiter depuis 1998 plus de 50 MMDH. Les opérations réalisées dans ce cadre au cours de l'année 2006 ont porté sur la conversion de 816 MDH en investissements privés et 158 MDH en investissements publics. Pour la dette garantie, les opérations réalisées ont porté sur le remboursement par anticipation de dettes onéreuses à l'égard de la BIRD par le CIH de 500 MDH, de la BAD par l'ONCF de 500 MDH et de la France par l'OCP de 200 MDH. Pour 2007, les efforts en matière de dette extérieure seront concentrés sur la poursuite de l'amélioration de la structure de la dette en devises et en types de taux d'intérêt afin d'atténuer les effets des fluctuations de change et sur le stock et le service de la dette. Le Maroc compte aussi intensifier la mobilisation des financements extérieurs concessionnels auprès des bailleurs de fonds traditionnels aussi bien bilatéraux que multilatéraux. Il est à signaler que les mobilisations de financements extérieurs au titre de l'année 2007 devraient se traduire, pour la première fois, par la réalisation d'un flux net positif de ressources extérieures.