Au moment où l'origine de l'entrée du nouveau variant "Omicron" au Maroc soulève moult interrogations, El Mustapha El Fahim, directeur de la plateforme génomique fonctionnelle au CNRST, estime que le premier cas signalé est vraisemblablement "importé". Compte de la vitesse de propagation de la nouvelle souche du Covid-19, elle pourrait inéluctablement déclencher une nouvelle vague, faute de "mesures adaptées". Détails. Après l'annonce du premier cas du nouveau variant "Omicron" au Maroc, la façon par laquelle la nouvelle souche s'est faufilée alors que le Royaume a fermé ces frontières hante les esprits. Les uns attribuent cela à une mutation locale tandis que d'autres pensent qu'il s'agit d'un cas importé. C'est l'avis d'El Mustapha El Fahim, directeur de la plateforme génomique fonctionnelle au Centre National pour la Recherche Scientifique et Technique CNRST, un centre associé au dispositif de veille génomique aux côtés du Consortium National de Veille Génomique du SARS-CoV2. Invité au plateau du JT de 2M, ce dernier a affirmé que le cas signalé mercredi n'est pas un variant local et qu'il est fort probable qu'il soit importé. "L'étude des données génomiques relatives aux cas contacts devraient "confirmer l'importation" du variant Omicron au Maroc", a-t-il indiqué avec conviction. Selon l'expert, le variant "Omicron" comporte 32 mutations dans sa protéine Spike, contrairement au variant Delta qui n'en porte que de 10 à 16. "Il est impossible de passer de seize à trente-deux mutations sans qu'il y ait des intermédiaires", a-t-il expliqué. Rappelons ici que la femme contaminée par le nouveau variant n'a ni voyager ni était en contact avec des voyageurs. Par ailleurs, maintenant que le nouveau variant est installé au Maroc, faut-il craindre une nouvelle vague de propagation de la pandémie ? El Mustapha El Fahim est on ne peut plus clair. L'expert estime qu'Omicron va finir par remplacer le variant Delta comme souche dominante, vu sa vitesse de propagation et ce, en se référant aux expériences des pays qui en ont été touchés. "Après trois semaines de son apparition en Afrique du Sud, Omicron représente plus de 90% des cas de génome circulant", a-t-il souligné, précisant qu'aux Etat unis et en Angleterre, le nombre augmente progressivement. Le Maroc n'est pas à l'abri d'un tel scénario, si "les mesures adéquates ne sont pas prises, le nouveau variant sera à l'origine de la prochaine vague, estime le directeur de la plateforme génomique fonctionnelle du CNRST. En tout cas, ce qui est sûr scientifiquement, c'est que le variant Omicron se propage plus rapidement que Delta, mais demeure moins virulent. a