Le Brésil désire négocier de nouveaux accords commerciaux avec les pays islamiques dont le Maroc, pour vendre ses produits Halal. Le Brésil, premier exportateur mondial de produits Halal au monde, souhaite augmenter ses exportations de produits agricoles vers les pays islamiques, a déclaré Flavio Bettarello, secrétaire adjoint au commerce au ministère de l'Agriculture. S'exprimant lors d'une conférence d'affaires ce lundi 6 décembre à Sao Paulo, le ministre brésilien a déclaré que son pays est en pourparlers avec le Maroc, l'Indonésie et le Liban pour accéder à leurs marchés et vendre des produits agricoles autres que le maïs, le bœuf, le poulet et le sucre brut. "Il y a une inquiétude concernant les types de produits exportés et les destinations", a estimé M. Bettarello, rapporte l'agence de presse Reuters. L'Organisation de la Coopération Islamique (OCI), qui comprend 57 membres, a importé pour 190,5 milliards de dollars de produits alimentaires, notamment du blé, du maïs, du sucre, du riz, du lait et des produits laitiers en 2020, selon les données compilées par la Chambre de commerce arabo-brésilienne. Sur ce montant, le Brésil représentait 14,1 milliards de dollars, soit quelque 7,5%. M. Bettarello a fait savoir que seuls cinq pays de l'OCI obtiennent environ 50% des exportations agricoles du Brésil, à savoir la Turquie, l'Iran, l'Indonésie, l'Arabie saoudite et le Bangladesh. « La Chine est notre principal partenaire commercial et notre part sur le marché chinois est de 21% », a-t-il déclaré en faisant référence aux exportations alimentaires. « Nous savons qu'il y a de la place pour nous d'étendre notre participation dans les pays de l'OCI et le monde islamique ». La volonté du gouvernement de négocier reflète la quête du Brésil pour une plus grande part du commerce alimentaire mondial. Le Brésil est déjà le plus grand exportateur et producteur mondial de viandes halal, notamment de bœuf et de poulet, qui sont préparées selon les exigences alimentaires musulmanes. Les exportations brésiliennes de bœuf et de poulet halal ont totalisé 4,7 milliards de dollars l'année dernière, selon les données gouvernementales compilées par les groupes industriels Abiec et ABPA. Les Musulmans ont dépensé environ 1,17 billion de dollars pour acheter de la nourriture en 2019, selon le rapport sur l'état de l'économie islamique mondiale. D'ici 2024, les Musulmans devraient dépenser 1,38 billion de dollars en nourriture. Le Halal au cœur de la stratégie de l'ASMEX
Pour le Maroc, le même rapport fait remarquer que ses exportations sont chiffrées à 810 millions de dollars de produits exportés vers les pays de l'OCI: 747 millions de dollars d'exportation concernent l'alimentation, 48 millions de dollars les produits pharmaceutiques et 15 millions de dollars les produits cosmétiques. Ce qui fait que le Royaume est en 45ème position en exportation de produits halal au monde. Cependant, de l'avis des exportateurs marocains, le Royaume est encore en deçà de son potentiel export. Il convient de noter que l'ASMEX (Association Marocaines des Exportateurs) place, depuis plusieurs années, ce créneau au cœur de sa stratégie et y a consacré plusieurs actions de sensibilisations et d'accompagnement des exportateurs. La sensibilisation des entreprises marocaines, en particulier les PME et TPE, aux opportunités qu'offre ce marché mondial fait l'objet d'un plan d'action que l'ASMEX compte mettre en place en priorité. «Le changement des habitudes de consommation et l'appétence des consommateurs pour les produits sains et de provenance contrôlée sont une opportunité de plus pour le label halal marocain puisque la tendance de consommer halal continue sa progression, même chez les non-musulmans. L'ASMEX a érigé ce secteur comme l'une de ses priorités car la croissance de ce business ne profite pas encore aux entreprises marocaines», avait assuré Hassan Sentissi EL Idrissi, président de l'ASMEX, en novembre 2020 à Casablanca, à l'occasion de la présentation de la 8ème édition dudit rapport. Le marché du halal, de l'alimentation aux cosmétiques en passant par la mode, génère chaque année 2.000 milliards de dollars et croit d'environ 5,2% annuellement, avait révélé la même source.