Soumis à l'examen des Conseillers, le Projet de loi des Finances est débattu à la deuxième Chambre. Préoccupés par le déficit budgétaire, ces derniers ont été rassurés par la ministre de l'Economie et des Finances Nadia Fettah Alaoui qui a écarté toute volonté de recourir à la planche à billet pour se financer. Le gouvernement préfère recourir à l'emprunt, tout en veillant à l'indépendance de la Banque centrale. Détails. Le projet de loi des Finances continue son circuit législatif, après avoir passé le cap de la Chambre des représentants, le texte est soumis à l'examen des Conseillers. Lors des discussions dans la Commission des Finances de la deuxième chambre, la question du mode de financement du déficit budgétaire a été au centre du débat. Estimé à 164,4 milliards de dirhams (MMDH), le besoins de financement prévu pour le Budget l'Etat sera couvert par le recours aux emprunts de moyen et long termes, selon la ministre de l'Economie et des Finances Nadia Fettah Alaoui, qui a écarté tout recours à la planche à billet. Il s'agit du moyen le plus facile et le plus simpliste pour remédier au déficit budgétaire, il n'en demeure pas moins dangereux vu ses effets néfastes sur l'augmentation de l'inflation et l'épuisement des réserves en devises. L'argentière du Royaume a rassuré les Conseillers, en expliquant que cette astuce est interdite, en vertu de l'article 69 de la loi organique de Bank Al-Maghrib (BAM) qui ne permet pas à la Banque centrale de financer le déficit à travers l'achat direct des titres de dettes émis par l'Etat ou d'accorder des aides financières. Cette loi est entrée en vigueur le 15 juillet 2019. Pour Nadia Fettah Aloui, il est inenvisageable de revenir sur cette loi étant donné la volonté du Maroc de préserver l'indépendance de Bank-Al-Maghrib, qui constitue, selon elle, un acquis très important. Cependant, le financement par la Banque centrale est possible seulement sous formes de facilités de caisse fixées à 5% des ressources fiscales réalisées durant l'année budgétaire terminée, a-t-elle fait remarquer. Malgré la crise du Covid-19, l'Exécutif n'a pas l'intention de recourir à ce genre de facilités, puisque l'expérience a démontré l'inefficacité de l'émission des billets de banque pour résorber le déficit. Cette mesure a eu des effets catastrophiques sur plusieurs pays en développement, dont la réputation s'est fortement dégradée auprès des agences de notation financières. Nadia Fettah Alaoui a ajouté que ls Banques centrales de ces pays ont du finalement délaisser ce mécanisme suite à la dégradation de la situation macro-économique. Ceci dit, pour combler le déficit, le gouvernement compte, dans le cadre du PLF 2022, contracter des emprunts de moyen et long termes, 65 MMDH seront empruntés sur le marché intérieur tandis que 40 MMDH viendront du marché international.