Devant les députés de la Commission des Secteurs productifs à la Chambre des représentants, le ministre de l'Equipement et de l'Eau Nizar Baraka a exposé le nouveau budget de son ministère. Un budget destiné à contribuer à la relancer de l'Economie nationale par le biais des infrastructures. La lutte contre le stress hydrique figure également parmi les priorités, le Royaume est déterminé à continuer la politique des grands barrages. Détails. Dans la foulée de la discussion du Projet de Loi des Fiances 2022 qui poursuit son circuit législatif, les départements ministériels présentent les budgets qui leur sont alloués aux différentes Commissions parlementaires compétentes. Nizar Baraka, ministre de l'Equipement et de l'Eau, est intervenu ce mardi, à la Commission des Secteurs productifs pour présenter le budget de son ministère au titre de l'année 2022. Sa feuille de route est claire : s'attaquer aux priorités à caractère urgent, à savoir la garantie de la souveraineté hydrique du pays, la contribution à la relance de l'économie par les grands chantiers de travaux publics et la protection de l'environnement. Infrastructures : Faire face à la baisse de la productivité Concernant les infrastructures, Baraka juge urgent de veiller à l'entretien des infrastructures et à hisser leur qualité au niveau exigé par l'attraction des investissements étrangers. Sur ce point, le ministre a souligné que la rentabilité des infrastructures du Royaume a baissé de 50%, ce qui fait que le secteur ne contribue qu'à hauteur de 17% au produit intérieur brut. Ceci n'est pas à la hauteur des ambitions. Ce constat appelle, selon M. Baraka, à consentir davantage d'efforts pour améliorer la productivité des installations publiques, que le Royaume a développé de façon remarquable au cours de ces dernières années. Pour ce faire, le ministère a mobilisé, au titre du budget de 2022, près de 1,2 MMDH dédiés à l'investissement et aux engagements financiers de l'indemnisation à l'expropriation. Plusieurs projets programmés De nouveaux projets d'infrastructures sont programmés dans plusieurs régions du Royaume. Le ministère a alloué 444 millions de dirhams pour le développement du réseau routier à Casablanca, et 118 millions pour celui de Kénitra. La priorité est également accordée à l'exécution du projet de développement spatial de la ville d'Al Hoceima, "Manarat Al Moutawassit". Un projet lancé en 2015 par SM le Roi, et qui devait être finalisé en 2019. Une enveloppe de 82 MDH a été allouée pour ce projet qui devrait régler plusieurs problèmes liés à la création d'emploi et à l'industrialisation de la région. Marrakech et Agadir vont, pour leur part, bénéficier respectivement de 54 MDH et 350 MDH, destinés à leurs programmes de développement urbain. D'autres projets d'axes routiers sont programmés. Il s'agit à la fois de chantiers d'entretien et d'aménagement des routes dans les régions de Rabat-Salé-Kenitra, l'Oriental, Laâyoune-Sakiat El Hamra et Beni Mellal-Khénifra. 813 MDH pour les autoroutes S'agissant des autoroutes, le ministère va financer à hauteur de 813 MDH les projets. Cette enveloppe est destinée à la deuxième tranche des tronçons Casablanca-Tit Mellil et Casablanca-Berrechid. Concernant le monde rural, le ministre de l'Equipement a annoncé que 1,25 MMDH seront alloués à la réduction des disparités spatiales, soulignant que le plan d'action de 2022 a pris en compte les besoins spécifiques des habitants ruraux. Consolidation de la politique des grands barrages Le département de l'Eau bénéficie d'autant d'attention que l'Equipement. Compte tenu des risques de stress hydrique, le Maroc est déterminé à continuer sa politique des grands barrages. 2,6 MMDH sont réservés à la finalisation des projets en cours ainsi que la construction de nouveaux barrages. Selon Nizar Baraka, plusieurs appels d'offre ont été lancés pour le chantier du barrage "Rebat Al Khair", dans la région Fès-Meknès. Par ailleurs, pour un meilleur accès à l'eau, le ministère a la volonté de développer le dessalement de l'eau de mer, pour dépasser les 9 stations qui existent actuellement. Revenant sur les raisons de l'agrégation des départements de l'Eau et de l'Equipement au sein d'un seul ministère, Nizar Baraka a expliqué que cela a été décidé, sur hautes instructions royales, compte tenu de la conjoncture difficile marquée par la rareté des ressources hydriques. Ce qui requiert une organisation plus efficace pour y faire face. Avant sa nomination, le gouvernement avait fait le choix d'agréger l'Eau avec l'Agriculture ou le maintenir sous la tutelle du ministère de l'Energie, mais le choix a porté finalement sur l'Equipement vu les priorités que ce département partage avec celui de l'Eau. "Les deux départements sont complémentaires", s'est félicité M. Baraka.