La société «Casa Environnement» a lancé, fin septembre, un appel d'offres pour la construction de 33 toilettes publiques dans le centre-ville. Ce projet annule celui élaboré par la mairie qui consistait à réhabiliter et construire 128 unités dans tous les arrondissements de la capitale économique. L'appel d'offres pour l'installation de toilettes publiques, qui a été lancé par la société de développement local « Casa Environnement » annule ainsi les propositions, offres et marchés antérieurs, dont certains font partie du Programme du Conseil municipal pour la période 2015/2021. Dans sa dernière sortie médiatique, la société a indiqué que ces nouvelles infrastructures sanitaires répondent aux normes internationales et seront opérationnelles début 2022. Ces infrastructures seront construites sur la corniche d'Ain Diab, la promenade maritime Hassan II, le parc de la ligue arabe, la Place Mohammed V, le parc urbain du vélodrome et le quartier El Fida et mises à disposition des passants. La société a exclu de ce projet d'autres quartiers populaires et s'est contenté de desservir le centre-ville qui comprend les quartiers d'Anfa, Sidi Belyout et Maarif. Le contrat a été attribué à la SDL qui devait commencer la construction de la première phase dans quatre arrondissements. Dans ce sens, Farida Jaïdi, Présidente de l'association Environmental Women Association (EWA), a appelé la SDL à élargir l'opération pour concerner toutes les villes marocaines. «Tous les citoyens ont besoin de toilettes publiques, qu'ils soient riches, pauvres, travailleurs ou chômeurs». « La possibilité d'utiliser les toilettes au jour le jour, à la maison, au travail et aussi dans les lieux publics est un droit humain fondamental qu'il faut garantir dans les différents quartiers et les villes si on veut construire un Maroc bien civilisé, promouvoir le tourisme et préserver la dignité des citoyens», indique la présidente soulignant que ce projet présente des avantages transformationnels qui soutiennent certains aspects de la qualité de vie et de développement. En effet, ce nouveau projet, qui consiste en l'aménagement de 33 toilettes publiques, a annulé un précédent projet qui consistait à réhabiliter l'ancienne infrastructure de santé et à construire 128 unités dans différentes régions. La mairie avait alloué une enveloppe de 16,6 millions de dirhams pour aménager 8 unités dans chacun des 16 arrondissements. Appelant à l'élaboration d'une feuille de route pour «s'attaquer au problème d'absence des toilettes publiques» et à une coopération entre la société civile, les citoyens et l'état, pour consolider les projets d'aménagement dans la ville et dans tout le Maroc, Farida Jaïdi a rappelé les nombreux appels d'offres qui n'ont pas abouti « ça fait des années qu'on entend parler des appels d'offres sans voir leur concrétisation». Tout comme la commune de Casablanca, l'ONU n'est toujours pas sur la bonne voie pour atteindre son objectif « des toilettes pour tous en 2030 ». Kawtar CHAAT Association EWA : « des sanitaires publics pour tous » Suite à l'appel d'offres et à l'approche de la Journée mondiale des toilettes, organisée par l'ONU, qui se tient le 19 novembre, le sujet des sanitaires publics revient en force. Le manque de services d'hygiène de base constitue « une violation des droits humains relatifs à l'eau et à l'assainissement, à la santé, un niveau de vie adéquat, à la non-discrimination, à la dignité humaine, et à la protection », déclare la présidente de l'association. Par ailleurs, l'Objectif 6 de développement durable auxquels le Maroc adhère exige un assainissement et une hygiène adéquats et équitables accessibles à tous. Il accorde une attention particulière aux besoins des femmes, des filles et des personnes en situation de vulnérabilité, rappelle la présidente, soulignant que la mise en place des toilettes publiques contribuera à diminuer les taux de viols au Maroc.