La Commune urbaine de Casablanca a alloué une enveloppe budgétaire de 3,5 millions de dirhams pour la réhabilitation des toilettes publiques, délaissées depuis des années. Détails. Après la polémique qu'a suscitée le prix mirobolant consacré à la mise en place des infrastructures sanitaires publiques dans la métropole (600.000 dirhams l'unité), le Conseil de la ville de Casablanca a lancé un chantier de réparation de 14 toilettes publiques, et ce, pour remplacer le projet de leur construction. Les travaux, dont une enveloppe budgétaire de 3,5 millions de dirhams leur ont été consacrés, ont fait l'objet d'une convention entre la commune et la société de développement local, (SDL), «Casa Baia». Une somme qui représenterait 250.000 dirhams l'unité, soit le prix d'un logement social. Fermées face aux Casablancais depuis des années, ces toilettes sont situées dans les arrondissements de Sidi Belyout, Maârif et Anfa. Celles-ci sont aménagées au sous-sol sur les boulevards de Zerktouni, place Oued El Makhazine, les boulevards de la Liberté, Mohammed V, Félix Houphouët-Boigny, Rahhal El Meskini, Aknoul, la Corniche de Aïn Diab et Zoubir Ibn Al Ouam, la rue Abderrahman Lamkhannate et dans les parages du septième arrondissement de police, ainsi que dans le parc de la Palestine et Derb El Baladia. 640 toilettes publiques envisagées Le projet de départ prévoyait en effet l'installation de 128 toilettes dont les premières installations avaient été finalisées en octobre 2020, mais leur état se dégrade et certaines seraient même déjà rouillées. Malgré leur fermeture continue face aux Bidaouis et aux visiteurs de la ville, celles-ci ne tiennent compte d'aucune condition de sécurité et d'hygiène, dont chaque individu a besoin. Par ailleurs, la commune urbaine de Casablanca a décidé, selon des médias locaux, de mettre en place 640 toilettes publiques, avec un montant estimé à 16 millions de dirhams. Pour ce, il a mandaté la SDL Casa Baia pour créer, gérer et entretenir ces toilettes, à condition que le service dans ces équipements publics soit gratuit. L'entreprise sera également tenue de réparer, d'entretenir ces installations et de fournir des conditions de protection et de sécurité ainsi que des fournitures nécessaires à l'hygiène, telles que du savon, du papier hygiénique, etc. Ces unités seront par ailleurs composées d'une cabine pour une personne avec un mur d'urinoirs extérieurs de deux places, et d'une autre de trois places, conforme aux normes d'accessibilité aux personnes à mobilité réduite. Il est à noter que les habitants de la métropole souffrent de plusieurs problèmes dus à l'absence de toilettes, notamment celui d'être dans l'obligation de se rendre à des établissements privés (cafés, restaurants, centres commerciaux) pour faire ses besoins. Certains de ces espaces ne permettent souvent à personne d'autre qu'à leurs clients d'y accéder. L'absence totale des toilettes publiques L'Environmental Women Association (EWA) a déploré à plusieurs reprises la rareté mais aussi l'état des toilettes publiques existantes au Maroc. « Les villes marocaines manquent sévèrement de toilettes publiques, il en est de même pour les sites touristiques, les plages et autres espaces de loisirs, a déclaré à « L'Opinion » Farida Jaïdi, présidente de l'EWA. Mis à part cela, Mme Jaïdi a ajouté qu'à travers la mise en place de toilettes publiques « nous pouvons lutter contre le chômage en créant des opportunités d'emploi, dont les tâches ne sont pas limitées seulement au secteur de la sécurité ou du nettoyage ». Et de préciser qu'il « s'agit de toute une chaîne qui commence de la construction jusqu'à l'installation de toilettes, puis le recyclage des déchets organiques en agriculture biologique, etc ».