Une journée, célébrée le 19 novembre de chaque année, qui vise à braquer les projecteurs sur cet enjeu de santé publique mondial. Reconnue par l'ONU depuis 2013, la journée mondiale des toilettes a vu le jour en 2001 grâce à l'Organisation Mondiale des Toilettes (World Toilet Organisation). Cette dernière oeuvre à sensibiliser le public sur le rôle important que jouent les toilettes dans la vie des populations, et à encourager les actions ciblées pour relever le défi de la crise mondiale de l'assainissement. Au Maroc, cette action est dirigée l'Environment Women Association (EWA). Fondée le 3 Mars 2016, l'Association « EWA » est une association qui se définit non-gouvernementale, apolitique et à but non lucratif. Depuis sa création, EWA plaide pour l'assainissement pour tous et déplore l'état des toilettes publiques au Maroc ainsi que leur rareté. Aujourd'hui encore, elle est toujours présente avec ses revendications. «Il est fondamental d'implanter et d'aménager des toilettes ou des latrines, même rudimentaires, en particulier en milieu rural et dans les quartiers ne bénéficiant pas de services d'assainissement de base et de mettre à niveau celles qui existent», nous indique la présidente de l'association EWA, Farida Jaidi.
300 000 enfants morts chaque année
Il faut savoir que 2,3 milliards de personnes ne disposent pas de services sanitaires de base. Un diagnostic qui constate le décès de près de 300 000 enfants chaque année dans le monde, de maladies évitables, comme la diarrhée, et causées par une absence d'accès à l'eau, à l'assainissement et à l'hygiène, rapporte EWA.
D'après la même source, bien que la situation se soit nettement améliorée dans le Royaume depuis 1990, il n'en demeure pas moins que les chiffres restent inquiétants. En effet, 3,8 millions de marocains vivent sans toilettes. 8% des marocains sont contraints de faire leurs besoins en plein air, faute d'installations appropriées. Et seulement 38% de la population dispose d'installations sanitaires. Plus de 6000 écoles, surtout en zone rurale manquent d'équipements sanitaires et hygiéniques de base, ce qui provoque l'abandon scolaire, particulièrement chez les petites filles.
En somme, l'association vise à sensibiliser aux conséquences néfastes de la situation actuelle sur la santé et le bien-être des citoyens, sur l'environnement et le développement durable du pays. Elle tente d'interpeller les responsables autour de cette problématique pour qu'ils mettent en place les solutions qui s'imposent.
« EWA a fait connaître la journée mondiale des toilettes et a fait tomber le tabou de parler des toilettes. Notre association espère que toutes les villes du Maroc disposent de toilettes publiques propres entretenues et sécurisées pour les hommes, les femmes et les handicapés », souligne Farida Jaidi.
Considéré comme étant un sujet honteux, EWA œuvre pour briser ce tabou, susciter le débat autour des insuffisances actuelles en matières des toilettes et d'assainissement. Le combat de l'association est d'amener les citoyens à exiger et à respecter des installations sanitaires propres, sûres, accessibles et fonctionnelles, en les incitant à adopter les bonnes pratiques en matière d'hygiène.
Un enjeu lié à la pandémie Covid-19
Rendre disponibles et accessibles les services d'eau, d'assainissement et d'hygiène fait partie intégrante de la lutte contre le virus et de la préservation de la santé et du bien-être de millions de personnes. Selon des experts, « nous ne pourrons pas enrayer la pandémie de COVID-19 sans que les personnes vulnérables aient accès à une eau gérée en toute sécurité » peut-on lire sur le site officiel de l'ONU. L'organisation mondiale vise à instaurer, d'ici à 2030, l'accès général à l'eau et à l'hygiène tout en organisant une gestion durable des ressources en eau.