Après la rupture des relations diplomatiques entre le Maroc et l'Algérie, beaucoup craignent une nouvelle escalade entre les deux pays. Préoccupé par cette situation, le président mauritanien a proposé une offre de médiation. Détails. Après la rupture diplomatique entre le Maroc et l'Algérie, décidée unilatéralement par le régime militaire, le vide s'est imposé entre les deux frères du Maghreb. Préoccupée par la persistance de cette situation préjudiciable pour toute la région, la Mauritanie a rejoint le camp de la médiation et se déclare prête à faciliter la reprise du dialogue entre les deux pays. Dans une interview, le président mauritanien, Mohammed Ould Cheikh El Ghazouani a confié au quotidien français L'Opinion que son pays est prédisposé à jouer un rôle de facilitateur. « Nous sommes disposés, s'ils venaient à nous le demander, à jouer un rôle de facilitateur », a-t-il indiqué, appelant à compter sur la sagesse de ces deux pays frères avec lesquels son pays entretient de très bonnes relations. En effet, le chef d'Etat du voisin du sud s'attache à la neutralité maximale, tout en faisant attention à ses propos afin de ne léser aucune des deux parties. Il s'agit d'une position naturelle de Nouakchott dans le dossier du Sahara, qui dure depuis qu'elle n'est plus concernée par le conflit, après l'accord de paix d'Alger signé le 5 août 1979. Alors que plusieurs observateurs internationaux redoutent une escalade entre Rabat et Alger, qui serait fatale pour toute la région, le président mauritanien s'est montré serein et peu réceptif à cette hypothèse, tout en minimisant sa probabilité. « Je ne pense pas qu'il y ait d'intention ou même les prémices d'une nouvelle escalade, et nous ne la souhaitons pas », a-t-il affirmé, estimant que toute escalade incontrôlée « aurait des effets négatifs pour l'intégration maghrébine qui souffre déjà de la crise libyenne ». En effet, la Mauritanie n'est pas le premier pays à proposer ses bons offices pour réconcilier Rabat et Alger, et tout laisse croire que cette tentative devrait se heurter au refus catégorique du régime algérien qui a d'ores et déjà rejeté les offres de médiation de quelques pays arabes, dont le Koweït et l'Arabie saoudite. Le Chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra a qualifié la rupture avec le Maroc de décision « souveraine », « définitive » et « irréversible ». Celle-ci est perçue au Maroc comme une aspiration du régime algérien, qui n'attendait que la moindre excuse, aussi futile soit-elle, pour la concrétiser.