Après la décision de rupture prise unilatéralement par Alger, plusieurs pays arabes et européens ont exprimé leur disposition à jouer le rôle de médiateur pour mettre fin à la crise. Toutefois, le régime algérien reste déterminé à poursuivre son escalade, jugée injustifiée par Rabat. Une source officielle algérienne a déclaré à l'agence de presse Russe "Sputnik" qu'un retour à la «situation antérieure» à la rupture diplomatique avec le Maroc était «absolument exclu dans le présent et dans l'avenir». Le régime des généraux, frustré par la multiplication des échecs surtout depuis la libération de la zone tampon d'El Guerguarat, et pris en tenaille entre les affres de la faillite économique, politique et sociale, s'oppose fermement à toute initiative de médiation avec le Maroc, indique la même source, qui dément toute les «spéculations médiatiques» au sujet des appels de médiation de certains pays arabes, notamment l'Arabie Saoudite et la Mauritanie.
Une déclaration étonnante, étant donné que le ministre Algérien des affaires étrangères, Ramtane Lamamra, avait lui-même affirmé avoir eu des discussions téléphoniques avec ses homologues de certains pays voisins et qui portait sur la rupture des relations maroco-algériennes.
Dans ce sillage, il convient de noter qu'Abdelaziz Rahabi, ancien ministre de la Communication et ambassadeur d'Algérie à Madrid de 1994 à 1998, avait déclaré qu'aucun pays n'engagera une médiation «au risque de se faire rabrouer par Alger». L'ancien diplomate avance que durant les crises successives, la médiation française ou saoudienne a toujours été au rendez-vous pour apaiser la tension, or cette fois-ci le régime algérien semble déterminé à poursuivre dans la stratégie du pire, balayant d'un revers de la main les intérêts de son peuple dont les malheurs ne sont plus à compter.
Par ailleurs, Alger continue ses tentatives de faire diversion sur une situation interne devenue plus qu'explosive, la source algérienne de Sputnik a joué une fois de plus la carte du plaidoyer de Omar Hilale, lors de la réunion ministérielle du Mouvement des Non-Alignés, dans lequel il a défendu le droit à l'autodétermination du peuple kabyle. Or, c'est le ministre Algérien des affaires étrangères qui avait revendiqué lors de la même réunion le droit à l'autodétermination en faveur de la chimérique RASD, et ce, bien que le dossier du Sahara marocain ne fût ni inscrit à l'ordre du jour de la réunion, ni en liaison avec son thème. Omar Hilale n'avait donc exercé que son droit de réponse, notant que «l'autodétermination n'est pas un principe à la carte. C'est pourquoi le vaillant peuple Kabyle mérite plus que tout autre de jouir pleinement de son droit à l'autodétermination ».