La fédération des GIAC (FEDGIAC) interpelle les pouvoirs publics sur les retards qui entourent le système de financement des actions et programmes de formation en cours d'emploi. Sous l'effet de la crise sanitaire, le Maroc a vécu une récession jamais enregistrée depuis plus de deux décennies. Pratiquement, tous les secteurs d'activité ont été touchés, avec, en tête de liste le tourisme et ses activités connexes, sans oublier le commerce, le transport, le textile, l'agriculture...et la liste n'est pas exhaustive. C'est ainsi que l'Etat a inscrit comme priorité l'appui aux entreprises, l'amélioration de l'accès au financement et l'optimisation des coûts des facteurs de production de l'entreprise. De leur côté, les Fédérations professionnelles se sont mobilisées pour consolider le tissu économique, à travers la formation dans les nouvelles technologies, le financement et la promotion de l'innovation. Dans ce sens, plusieurs entreprises se sont engagées dans des études de redéfinition des orientations stratégiques, des plans de continuité d'activité et des actions de formation adaptation ou reconversion. L'objectif final : limiter ne serait-ce qu'en partie, les effets ravageurs de la pandémie sur des trésoreries touchées de plein fouet par le manque d'activités. Néanmoins, sur le volet de l'amélioration continue des compétences des salariés, un long chemin reste à parcourir, selon la fédération des GIAC (FEDGIAC). «Les pouvoirs publics ont mis en place un système de financement des actions et programmes de formation en cours d'emploi pour le renforcement de la compétitivité des entreprises et l'amélioration continue des compétences des salariés », indique la Fédération dans un communiqué, ajoutant que ce financement, émanant d'une fraction de la taxe de formation professionnelle (TFP), est concrétisé, au terme de procédures définies, dans deux manuels de procédures GIAC/CSF. (Voir infographie). Or, en 2021, le budget réservé au financement du Conseil, des études et des actions d'information-sensibilisation est gelé malgré qu'un budget prévisionnel d'un montant de 200 MDH ait été accordé par le comité de gestion en mars 2021, dénonce la même source. « A défaut de budget, faut-il décréter une année blanche, au moment où ils sont obligés de procéder aux remboursements des dépenses réalisées et justifiés conformément aux règles en vigueur par les entreprises et les associations professionnelles », s'interroge la FEDGIAC. Ainsi, celle-ci interpelle les pouvoirs publics sur les raisons de cet état de fait nuisible aux entreprises et à l'économie nationale en général, dans un contexte où les GIAC, les entreprises et les fédérations sectorielles sont confrontés à une campagne de diffamation et de dénigrement par ceux-là même à qui les pouvoirs publics ont confié la gouvernance et la gestion du système. Pour une gestion optimisée de la formation continue Par ailleurs, la fédération précise que bien que ses membres partagent nombreux points communs avec l'OFPPT et un devoir d'être au service des entreprises, il n'en demeure pas moins «qu'iI y a de profondes divergences, aux conséquences non négligeables, dans nos approches des fondamentaux de l'intérêt général dans un contexte marqué aujourd'hui par la discussion du rapport du Nouveau Modèle de Développement». Le communiqué rappelle que ce dernier a mis I'accent sur le renforcement du rôle du secteur privé dans le dispositif de développement des compétences, particulièrement, la planification des besoins en ressources humaines à travers l'identification continue des métiers et des compétences recherchées par les entreprises, mais aussi et principalement, une gestion optimisée de la formation continue « dont le financement doit être dissocié de l'OFPPT et confié à un organe dédié », précise-t-on. Cela dit, la FEDGIAC interpelle le Département de la Formation Professionnelle ainsi que l'OFPPT afin qu'ils libérent, dans les plus brefs délais, les fonds dédiés par les organes compétents au titre de I'année 2021 aux entreprises et secteurs dont les GIAC ne sont qu'un outil de facilitation et d'intermédiation. S. M.