Malgré toutes les mesures prises ces deux dernières années par l'OFPPT pour l'amélioration du système des GIAC et les contrats spéciaux de formation (CSF), les résultats n'ont pas encore atteint le niveau espéré. C'est, en tout cas, ce que relève le bilan des contrats gérés par ces deux entités, au titre de l'année 2011. En effet, pour l'ensemble des neuf GIAC, «GIAC 1, GIAC Technologies, Textile/Cuir, Agro-alimentaire, BTP, Hôtellerie, Pêches maritimes, Translog et Tertiaire», seuls 1.700 dossiers ont été déposés, apprend-on au sein de l'Office. Le montant des remboursements, quant à lui, n'a pas dépassé les 42 millions de DH. Concernant les CSF, l'OFPPT se contente d'avancer que «le nombre d'entreprises participantes (hors EPIC et grands établissements) tourne annuellement autour de 1.300 entreprises pour près de 2.000 dossiers de remboursement, en moyenne. La participation annuelle accordée est de l'ordre de 120 millions de DH». Bien que ce montant semble élevé, selon une source interne de l'Office, il demeure trop faible en comparaison avec les montants annuels de la taxe de formation professionnelle (TFP). Selon Slassi, ce montant avoisine les 1,28 milliard de DH, dont 380 millions sont versés annuellement à l'OFPPT. L'évolution relativement faible de ce système, les professionnels l'expliquent, à l'unanimité, par la lenteur des procédures, ce que l'OFPPT nie. Pour l'Office, le traitement des dossiers GIAC est fluide et les délais de remboursement des entreprises varient selon la nature des dossiers. En général, celle-ci ne dépasse pas les 30 jours. De plus, «ces délais de remboursement connaitront une grande amélioration dans les mois à venir», annoncent les représentants de l'Office, tout en ajoutant, «nous proposerons prochainement une feuille de route pour l'amélioration de la gestion des dossiers au sein des GIAC, notamment à la lumière des recommandations d'une opération d'audit global réalisée au niveau de l'ensemble des GIAC, et grâce aussi aux conventions de mise en œuvre, signées avec ces derniers». Mohamed Slassi, Vice-président de la commission formation de la CGEM. «Nous avons épuisé toutes les formules possibles» Les Echos quotidien : Vous avez annoncé au mois d'octobre dernier que vous ambitionniez de récupérer la gestion des CSF à l'horizon 2013... Mohamed Slassi : Nos ambitions de gérer les contrats spéciaux de formation ne sont pas récentes. Cela fait déjà cinq ans que nous travaillons d'arrache-pied pour préparer des formules qui permettront l'amélioration des GIAC et des contrats spéciaux de formation. Notre proposition a été de configurer un «super GIAC» à la CGEM. Ce dernier serait en charge de l'exécution des financements des autres GIAC. Or, ce projet a été rejeté au niveau du gouvernement, sous prétexte que la CGEM n'est pas le seul représentant des employeurs au Maroc. Quel est désormais la piste que vous comptez adopter pour pouvoir décrocher le sésame ? Honnêtement, nous avons épuisé toutes les formules possibles. C'est la raison pour laquelle, nous avons lancé, au milieu de l'année dernière, une étude en partenariat avec le ministère de tutelle et les syndicats. Le but étant de repenser la formation professionnelle à l'horizon 2020 et répondre à la demande sociale et économique, mais aussi anticiper les besoins d'évolution des métiers et des compétences qui doivent accompagner les stratégies sectorielles. Actuellement, nous sommes en phase de diagnostic, toutefois, je tiens à signaler que nous comptons revenir aux formules déjà rejetées. Quelles sont les principales actions que vous prévoyez pour l'amélioration de ce système ? Notre objectif principal est la fluidification des procédures de validation des plans de formation et des procédures de remboursement. Cela se réalisera à travers la refonte profonde du système, l'aménagement du cadre réglementaire, pas uniquement de la formation, mais de tout ce qui touche aux mécanismes de la formation et de la gouvernance. De plus, en revoyant le budget alloué au remboursement qui reste très faible et qui est estimé à 370 MDH. D'ailleurs, c'est à travers les résultats de cette étude que nous allons déceler le budget nécessaire à la bonne marche des GIAC. Pouvez-vous imaginer un scénario de gestion conjointe des CSF par le CGEM et l'OFPPT ? Pourquoi pas. Le plus important pour nous est d'avoir une formule qui fonctionne bien. Une gestion qui permettra le développement des CSF, et il est fort probable que ceci donne lieu à la création d'un «super GIAC» géré avec la participation des trois parties prenantes.