Isolé après le vote de la réforme de l'usage légal du Cannabis, le PJD ne semble plus avoir le soutien de la majoritéqui, contre son avis, a voté en faveur de la loi. Une drôle de situation qui a failli lui valoir une motion de censure. Celle-ci a été abandonnée par les partis de l'opposition, en raison de la conjoncture politique actuelle. Eclairage. Chamboulée par ses propres querelles internes, la majorité est, plus que jamais, menacée d'effritement, après l'opposition du PJD à la loi sur la légalisation du Cannabis à des fins thérapeutiques et ce, contre l'avis de ces alliés au gouvernement. Votée à 119 voix favorables, la loi 13-21 relative à l'usage légal du Cannabis a été décriée par 48 députés pjdistesqui sont les seuls à s'y opposer, dans un scénario peu connu de la vie politique. Bien que ce vote défavorable ait ressoudé les rangs du PJD, scellant la réconciliation entre l'ex chef du gouvernement Abdelilah Benkirane qui ne quittera, finalement, pas son parti comme il l'avait menacé, le parti au pouvoir risque une discorde définitive avec ses camarades de l'Exécutif. Plusieurs groupes parlementaires et notamment ceux du RNI, Mouvement populaire et l'USFP ont critiqué l'opposition du PJD à une loi présentée par le gouvernement que lui-même dirige. Des voix au sein de ces formations ont dénoncé des « tripotages politique » qui risque d'écrabouiller davantage la majorité. Isolé, le PJD semble perdre la confiance du Parlement, une situation qui a failli lui valoir une motion de censure, sachant que cette hypothèse a été discutée au sein de l'opposition parlementaire. Alors que des informations ont fait part d'une annonce commune imminente des partis de l'Istiqlal, PAM et PPS d'un dépôt d'une motion de censure pour retirer la confiance parlementaire au gouvernement, cette mesure décisive n'a pas eu lieu finalement. Des sources bien informées nous ont indiqué que le dépôt de la mention a été seulement discuté, mais le passage à l'acte n'a pas eu lieu pour des considérations politiques, liées à la conjoncture actuelle, qui « ne le permet pas », selon l'expression d'une source proche du dossier, ayant requis l'anonymat. En effet, une décision pareille serait inutile, du moment qu'il ne reste que peu de temps avant la fin de la législature et la tenue des élections législatives. S'ajoute à cela la publication du rapport sur le nouveau modèle de développement qui focalise désormais l'attention de toute la classe politique. Pour autant, le gouvernement de Saad Dine El Othmani pourrait être appelé à rendre des comptes, en étant sommé de présenter un bilan d'étape de son action, en vertu de l'article 101 de la constitution, nous font savoir des sources concordantes, ajoutant que les trois partis de l'opposition pourraient s'en servir le cas échéant. Il suffit du tiers des députés pour activer cet article. Il est à rappeler qu'il ne s'agit pas de la première fois que le PJD vote contre son propre camp.Ce fut le cas durant la réforme des lois électorales. Contre tous, les députés de ce parti se sont sévèrement opposés à la loi relative à l'élection des membres de la Chambre des représentant après le changement du quotient électoral, calculé sur la base des inscrits. Ils n'ont pas hésité à porter la bataille jusqu'à la Cour constitutionnelle, avant que celle-ci tranche le débat, en statuant en faveur de la constitutionnalité du nouveau quotient.