L'accord de surveillance des activités nucléaires de l'Iran, conclu il y a trois mois entre Téhéran et l'AIEA, a expiré samedi, selon le président du Parlement iranien. image.png (274.49 Ko) «Depuis le 22 mai et avec la fin de l'accord de trois mois, l'agence n'aura aucun accès aux données collectées par les caméras à l'intérieur des installations nucléaires», a déclaré Mohamed Baqer Qalibaf, rapporte Reuters, qui cite par l'agence de presse Fars. La télévision publique iranienne a toutefois cité une source gouvernementale selon laquelle l'accord pourrait être prolongé d'un mois «sous condition». «S'il est prolongé d'un mois et que pendant cette période, les grandes puissances (...) acceptent les demandes légitimes de l'Iran, alors les données seront restituées à l'agence. Dans le cas contraire, les images seront définitivement détruites », a déclaré ce responsable resté anonyme. L'AIEA a dit jeudi poursuivre ses négociations avec l'Iran pour prolonger de trois mois l'accord, qui arrivait à échéance vendredi. Le directeur général de l'AIEA, Rafael Grossi, devait tenir une conférence de presse dimanche en début d'après-midi à Vienne. Cette conférence a été reportée à lundi, le temps de mener des consultations avec Téhéran, a fait savoir l'AIEA. L'accord conclu le 21 février après la décision de Téhéran de mettre fin aux inspections inopinées des experts de l'agence a permis à l'AIEA de continuer pendant trois mois à collecter des données sur les activités nucléaires iraniennes, sans y avoir accès immédiatement. Poursuite des discussions avec les « 5 » En parallèle, les discussions se poursuivent entre l'Iran, la Grande-Bretagne, la Chine, la France, l'Allemagne et la Russie pour tenter de remettre sur les rails l'accord de Vienne de 2015 (Plan d'action global commun, PAGC), qui prévoit l'encadrement des activités nucléaires de l'Iran en échange de la levée de sanctions internationales. Les Etats-Unis se sont retirés en 2018 du PAGC sous la présidence de Donald Trump et ont rétabli des sanctions contre l'Iran. Depuis mai 2019, la République islamique s'affranchit par étapes de l'accord conclu avec, outre les Etats-Unis, les quatre autres membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu - dont la France - et l'Allemagne. Une loi votée l'an dernier par le Parlement iranien a obligé le gouvernement à mettre fin le 21 février aux inspections inopinées de l'AIEA prévues par le Protocole additionnel du PAGC. Selon Mohamed Baqer Qalibaf, le guide suprême de la République islamique, Ali Khamenei, a soutenu la décision de ne pas prolonger l'accord avec l'agence onusienne. «Cela a été débattu hier et la décision a été prise. La loi adoptée par le Parlement sera appliquée. Le guide suprême a souligné l'importance de cette question», a dit le président du Parlement iranien.