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Entretien avec Colonel Mandjou Dioubaté, Attaché de Défense à l'Ambassade de Guinée au Maroc : Le Maroc jour un rôle prépondérant dans le maintien de la paix en Afrique
Le terrorisme et l'islamisme continuent de sévir dans plusieurs régions de l'Afrique avec son lot de victimes dans la population civile et militaire. Entretien avec le Colonel Mandjou Dioubaté, Attaché de Défense à l'Ambassade de Guinée au Maroc. L'Afrique de l'Ouest et d'autres régions du continent sont confrontées au phénomène de terrorisme ou de l'islamisme radical. Comment la coopération bilatérale ou multilatérale peut-elle lutter efficacement contre ce fléau ? Il faut dire qu'il s'agit d'un phénomène très déplorable pour notre humanité qui fait mal et malheureusement qui sévit dans notre sous-région. C'est une situation qui ne concerne pas seulement cette partie de l'Afrique comme le Mali, le Tchad, le Niger ou le Burkina Faso. Bien qu'il y a le G5 Sahel mais c'est un problème aussi bien africain que mondial. C'est un ennemi commun au monde entier que nous sommes amenés à combattre et que nous nous engageons à lutter sur tous les plans pour la sécurisation de nos Etats, de nos peuples et de la vie des êtres que nous sommes. Le Terrorisme sera combattu avec les moyens adéquats et la mutualisation des efforts des Etats. L'union sacrée des Etats contre le terrorisme est donc la meilleure façon de lutter efficacement contre le terrorisme. Dans le même cadre, l'Afrique a-t-elle besoin d'une armée pour la gestion des crises sur le continent ? Nous sommes déjà sur cette lancée. Au Mali, il y a déjà la MUNISMA. Elle est composée en grande parties de militaires africains venant de plusieurs pays dont le mien la Guinée, et qui est sur le théâtre d'opération au nord du Mali. Nous avons également la force Barkane sans oublier l'initiative de la Force en Attente de l'UA qui doit en constitution. Il est évident qu'un tel corps est nécessaire dans le contexte d'aujourd'hui pour la gestion des crises et des conflits au niveau de l'Afrique et pour que nous puissions gérer nos problèmes africains, entre Africains. Nous ne perdons pas espoir qu'elle verra le jour car c'est une bonne vision d'autant plus que chaque pays africain dispose déjà d'une armée nationale. Sur le plan militaire que peut-on attendre du Maroc dans le maintien de la paix en Afrique ? Le Maroc, avec son expérience, pourra beaucoup contribuer dans le maintien de la paix en Afrique. Il dispose d'une grande armée, bien équipée, bien structurée et qui a de très bons rapports avec les armées africaines. Pour preuve, la plupart des pays de l'Afrique Subsaharienne ont des stagiaires ici au Maroc. La porte leurs est grandement ouverte. Mieux, le Maroc contribue beaucoup dans la formation des jeunes cadres militaires .de l'Afrique Subsaharienne. Sur le plan militaire et au niveau de l'UA, la contribution du Maroc sera grande et appréciable en raison de l'expérience de son armée. Il est déjà présent dans les opérations et missions de maintien de la paix en Afrique et en dehors du continent. Quelle analyse faites-vous de la coopération militaire entre la Guinée et le royaume du Maroc ? La coopération entre la République de Guinée et le Royaume du Maroc est à un niveau très appréciable au jour d'aujourd'hui car c'est une coopération qui existe depuis les premières heures de l'indépendance nationale jusqu'à maintenant. Sur le plan militaire, le Maroc entretient une coopération loyale et sincère entre les deux forces armées à travers la formation, dans le cadre des échanges militaires et des premières nécessités de besoins réguliers et normaux. C'est donc une coopération militaire qui se trouve à niveau très élevé et qui se porte très bien dans l'intérêt des deux corps. Peut-on dire qu'il s'agit d'une coopération multiforme ? C'est une coopération excellente sans jeu de mots. Le Maroc est un partenaire privilégié de la Guinée dans tous les domaines : économique, éducation et formation, coopération bilatérale, militaire, agriculture, pêche, habitat, eau... Tous les départements ministériels guinéens ont des accords avec leurs homologues marocains. Et cela marche très bien. Franchement, c'est une coopération exemplaire que nous saluons à sa juste valeur et qui a son pesant d'or. Et il faut le souligner avec force que le Maroc est réellement engagé dans la cause africaine et la Guinée reste déterminée dans sa coopération avec le royaume chérifien. Qu'en est-il de la formation ? Un programme de formation existe entre le Maroc et certains pays africains dont la Guinée. Conformément au catalogue, les stages sont ouverts aux militaires dans le cadre de la coopération. Ces stages sont parrainés au niveau des établissements militaires marocains. Ces bourses de formation sont annuelles et la Guinée occupe une place de choix dans cette coopération. C'est le lieu et l'occasion de se féliciter de la qualité de l'amitié et du niveau de la coopération militaire entre la République de Guinée et le Royaume du Maroc. Propos recueillis par Wolondouka SIDIBE
Des domaines variés de coopération
La Guinée et le Maroc coopèrent dans tous les domaines. Juste, sur le plan industriel et commercial, des partenaires privés marocains évoluent dans le ciment, « CIMAF », la production et la transformation industrielle des produits de la farine et du blé, l'hôtellerie et le tourisme ainsi que la construction des logements sociaux et de grand standing avec le groupe Addoha. Les partenaires marocains apportent également leurs expertises dans le domaine de la cartographie des sols, de la livraison des engrais et fertilisants, de l'aménagement agricole, des conseils dans le schéma d'aménagement en urbanisme et habitat. Le Maroc s'investit aussi dans la formation d'imams guinéens et a financé la construction avancée d'une Mosquée moderne d'une capacité de plus de 3.000 fidèles, baptisée Mohammed VI située à Enta, dans la commune de Matoto. Le souverain chérifien avait, on se le rappelle, fait don de 10.000 exemplaires du Saint Coran au Secrétariat Général des Affaires Religieuses, il y a quatre ans.