L'Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (ANAPEC) et l'Organisation internationale pour les Migrations (OIM) présentaient, ce jeudi, le projet Irtiqaa qui vise l'autonomisation des femmes travailleuses migrantes au Maroc. Ce jeudi, à l'hôtel Tour Hassan Rabat, lors d'un atelier national hybride, différents intervenants sont venus échanger sur les défis et les opportunités que rencontrent, à leur retour au Maroc, les travailleuses marocaines saisonnières qui migrent en Espagne. Chaque année, des milliers de Marocaines s'en vont travailler dans la cueillette des fruits rouges dans la province d'Huelva en Espagne dans le cadre d'un programme de migration circulaire entre l'Espagne et le Maroc. « C'est quasiment la plus grande opération circulaire dans le monde. Elle est basée sur une exclusivité du genre, elle ne s'adresse qu'aux femmes, en reconnaissance de leurs capacités techniques », révèle le directeur général de l'ANAPEC, Abdelmouneim Madani. La grande majorité des participantes sont des femmes mariées, divorcées ou veuves issues du milieu rural, âgées de 18 à 45 ans, avec des enfants à charge. Elles viennent de familles nombreuses dont le revenu mensuel moyen est d'environ 100 euros. En 2019, elles étaient plus de 11.000 à repartir. Un projet d'insertion Le projet Irtiqaa a pour but de contribuer à l'autonomisation des travailleuses saisonnières à travers un programme de migration circulaire entre l'Espagne et le Maroc. Il vise également à appuyer l'ANAPEC dans le programme d'autonomisation socio-économique, en s'adaptant aux profils et besoins des travailleuses saisonnières, dans trois régions pilotes : Rabat-Salé-Kénitra, Béni-Mellal-Khénifra et Casablanca-Settat. 20,4% des femmes interrogées lors de l'étude sur l'autonomisation des travailleuses saisonnières sont motivées par l'argent, afin de venir en et aide leurs familles. 80% d'entre elles déclarent avoir perçu entre 50 et 100 DH la journée au Maroc et 82% n'étaient pas satisfaites de cette rémunération. En Espagne, près de 57% de ces femmes disent être payées entre 1000 et 1500 euros par mois.
« Ces femmes-là font preuve d'une grande capacité d'émancipation qui est réelle à l'étranger en plus du revenu et d'épargne qui peuvent concourir vers l'insertion de ces femmes dans des formules d'insertion par l'entrepreneuriat », souligne M. Madani, avant d'ajouter « nous ne voulons pas que ce soit un cycle où il y ait une recherche de revenu ponctuel pour venir le consommer au Maroc et rester tributaire des opportunités d'insertion ».
À terme, le but de l'ANAPEC est d'intégrer ces travailleuses saisonnières dans le marché du travail à leur retour. « Notre objectif en tant qu'intermédiaire public dans cette opération c'est de parvenir à insérer ces femmes dans un cycle d'autonomisation, et qu'elles puissent être comblées par un mécanisme d'insertion durable, qui pourrait constituer un ascenseur social », conclut le directeur général de l'Agence.