Dans une interview accordée au site « Al Omk », le Secrétaire général du Parti de l'Istiqlal Nizar Baraka s'est prononcé sur les sujets épineux relatifs aux prochaines échéances de 2021, dont la bataille du quotient électoral. Le leader de l'Istiqlal a promis un programme social axé sur le soutien de la classe moyenne et son pouvoir d'achat. Détails. Très insatisfait du bilan du gouvernement actuel, jugé régressif économiquement et socialement, le Parti de l'Istiqlal se déclare prêt à relever le défi d'une alternance démocratique, avec une vision lucide et un programme audacieux, telle est la conviction du Secrétaire général du Parti Nizar Baraka, qui a fait état de l'expérience du parti de Allal El Fassi dans la gestion des affaires publiques. « Le gouvernement de Abbas El Fassi a tenu 85% de ses promesses électorales de 2007 », a-t-il rappelé, ajoutant que l'Istiqlal a fait le choix d'une opposition constructive, en restant une force de proposition. Le Parti de l'Istiqlal prêt pour la responsabilité Le Parti de l'Istiqlal se prépare d'ores et déjà au prochain scrutin décisif dans l'avenir du pays, « plus de 65% des parrainages des prochains candidats aux listes électorales sont tranchés, a annoncé Nizar Baraka. Concernant le programme des héritiers de Allal EL Fassi, Nizar Baraka a été clair sur la vision de son parti, qui se penchera sur des réformes sociales destinées à revigorer le pouvoir d'achat des citoyens, et en particulier ceux de la classe moyenne. Trois priorités sont fixées : Réussir le chantier royal de généralisation de la couverture sociale devant bénéficier à plus de 22 millions de Marocains, baisse de la pression fiscale, notamment l'IR sur les revenus moyens, et garantir la souveraineté hydrique du Royaume, compte tenu de la menace de la rareté de l'eau. Le prochain programme de l'Istiqlal s'annonce social par excellence, le parti a maintes fois fustigé la politique ultralibérale menée par les deux gouvernements précédents, qui ont procédé à la libéralisation de plusieurs marchés dont ceux des hydrocarbures. Une libéralisation dont les conséquences se font sentir jusqu'à présent surtout sur les bourses des classes moyennes. A cet égard, Nizar Baraka a fait part de la prédisposition de l'Istiqlal à réguler les prix dans plusieurs secteurs tels que les hydrocarbures, l'enseignement privé et les produits de première nécessité. En outre, le Parti de l'Istiqlal veut également résoudre le dossier des enseignants contractuels qui a pourri le quinquennat de Saad Dine El Othmani. M. Baraka est déterminé à mettre fin au système contractuel. « Nous allons mettre fin à ce régime », a-t-il promis, précisant qu'il faut gérer le recrutement des enseignant avec une approche régionale. Le quotient électoral : prendre en compte l'abstention Au moment où la bataille du quotient électoral se déroule dans la Cour constitutionnelle, le PJD a remis officiellement en cause la constitutionnalité de cette réforme, qui jouit pourtant du soutien de l'ensemble de la classe politique. Les partis de l'Opposition ont défendu leur vision dans une motion commune soumise à la Cour. « Calculer le quotient sur la base des inscrits est-il constitutionnel ? réponse par l'affirmative pour Nizar Baraka, qui a expliqué la philosophie de cette réforme. Pour lui, il est nécessaire de prendre en compte l'abstention comme expression d'une opinion politique et un vote protestataire. « Les personnes inscrites dans les listes préfèrent s'abstenir de voter, faute d'une offre politique convainquante, et donc il faut les intégrer dans le processus électoral et essayer de les y associer », a-t-il indiqué, soulignant que les citoyens doivent prendre en main leur destin et participer au vote afin de choisir un gouvernement capable de sortir le pays du marasme ambiant. Contrairement au discours victimaire du PJD, Nizar Baraka a précisé que cette réforme ne visait aucun parti, ajoutant qu'il s'agissait d'un changement indispensable à la justice électorale, que le mode de calcul précédent n'était pas en mesure de garantir. Pour le Secrétaire général du Parti de l'Istiqlal, l'ancien quotient électoral porte préjudice à la représentativité, et la composition actuelle de la Chambre des représentants en est la preuve. « Le Parti qui dirige le gouvernement dispose de près de 30% des sièges au Parlement, en ne représentant que 10% des personnes inscrites sur les listes électorales et 7% des personnes en âge de voter », a-t-il argumenté, soulignant qu'il fallait absolument promouvoir le pluralisme dans la scène politique marocaine. Selon Nizar Baraka, le calcul du quotient électoral sur la base des personnes inscrites sur les listes n'aura pas le moindre effet sur le classement des partis lors du prochain scrutin, et par conséquent sur le parti qui dirigera le prochain gouvernement, du moment que ce sont les électeurs qui en décideront. Le nouveau quotient permettra également de produire une majorité homogène, aux yeux du leader de l'Istiqlal, avec des alliances constituées de trois partis au maximum au lieu d'une multitude de formations politiques qui perturbe l'action de l'Exécutif. Par ailleurs, interrogé sur la reprise des relations avec l'Etat hébreu, Nizar Baraka a souligné que cette reprise doit rétablir le niveau des relations à ce qu'il fut avant 2000, insistant sur l'urgence de trouver une solution définitive à la cause palestinienne.