Bouregreg, ce fleuve qui sépare Rabat et Salé, fait l'objet de moult réactions, et ce, à cause de la dégradation et la pollution de ses eaux qui semblent inquiéter les habitants La fin de semaine, les réseaux sociaux ont été enflammés par de nombreuses publications concernant une nappe de pollution avec des odeurs « hors du commun », voire même nauséabondes, provenant de la vallée de Bouregreg. Pour à la fois faire part de leur mécontentement et de leur inquiétude, les habitants de Rabat ont choisi les médias de l'immédiat pour diffuser l'information à grande échelle et ainsi pousser les autorités compétentes à intervenir dans ce dossier. Les tâches noires qui s'y trouvent ont laissé croire qu'il s'agit d'une fuite issue de la décharge d'Oum Azza, située dans la région de Rabat, d'un liquide toxique, appelé « lixiviat ». Ce liquide résiduel qui se serait infiltré vers les ressources en eau souterraine, présentant un danger considérable aussi bien pour l'environnement que pour la santé humaine. Dans ce cadre, « L'Opinion » a contacté certaines sources proches du dossier pour de plus amples explications. Deux possibilités envisageables Afin de mettre la lumière sur la source dudit liquide toxique « une commission s'est déplacée, il y a une semaine, sur les lieux, pour enquêter sur ce problème préoccupant et pour confirmer ou infirmer les moult soupçons des Rbatis », a indiqué notre interlocuteur qui estime l'existence de deux probabilités relatives à la fuite de ce liquide riche en matières organiques. D'abord, il présume qu'il y a une forte chance qu'il « s'agit du lixiviat infiltré des déchets qui ont été enfouis dans l'ancienne décharge de Akrach », un plateau où des milliers de tonnes de résidus ménagers y ont été déversée annuellement, permettant à des trieurs informels de subsister à travers la vente de matériaux valorisables. Cette dernière, qui s'étalait sur 1.110 hectare, représentait quelque 10% de la superficie totale de Rabat, soit le double de l'immense quartier de Hay Riad. Ensuite, il suppose qu'après « les fortes précipitations qui se sont abattues sur les quatre coins du Royaume, la digue de l'un des six bassins d'Oum Azza soit derrière ce déversement vers le Bouregreg qui lui est relié à traves Oued Limoune », a-t-il ajouté. Gestion hasardeuse de la décharge Le centre de valorisation d'Oum Azza, né de la volonté royale d'éradiquer les décharges sauvages à l'origine de pollutions environnementales et sanitaires, contient, aujourd'hui, plus de 400.000 m3 de lixiviat, ce qui dépasse la capacité de stockage de ses bassins. Toutefois, ce constat avait poussé des élus à tirer la sonnette d'alarme sur la mauvaise gestion de ladite décharge qui ne fait pas usage des techniques mondialement connues pour le séchage de déchets. Ces derniers accusent l'Etablissement de coopération intercommunal (ECI) Al Assima, dirigé et géré par le Parti de la Justice et du Développement (PGD), d'être responsable de cette « catastrophe naturelle ». Siham MDIJI Un programme pour l'amélioration de la gestion des déchets Inauguré par Sa Majesté le Roi Mohammed VI en 2007, le Centre de valorisation d'Oum Azza vient répondre aux objectifs du Programme National des Déchets Ménagers (PNDM). Ce dernier s'inscrit dans le cadre de la politique de réforme et de développement du secteur des déchets ménagers au Royaume. Elaboré par le Secrétariat d'Etat chargé du Développement Durable et le ministère de l'Intérieur avec l'appui de la Banque Mondiale, il vise à répondre aux soucis de protection de la santé publique, des ressources hydriques et de l'environnement, d'améliorer le cadre de vie de la population, de la salubrité de l'espace urbain et de l'arrière-pays des agglomérations.