Le groupe pharmaceutique anglo-suédois AstraZeneca a annoncé samedi de nouveaux retards dans la livraison de son vaccin contre le Covid-19 à l'Union européenne, en raison des restrictions liées à l'exportation. "AstraZeneca a le regret d'annoncer une baisse des livraisons de son vaccin contre le Covid-19 à l'Union européenne malgré ses efforts inlassables pour accélérer l'approvisionnement", a déclaré un porte-parole du groupe.
La société a décidé "d'utiliser ses sites de production en dehors de l'UE pour livrer le vaccin aux 27, mais malheureusement les restrictions d'exportation réduiront les livraisons au premier trimestre et probablement au second", a-t-il expliqué.
Reprochée pour la lenteur de la campagne de vaccination en Europe, la Commission européenne, qui a négocié les contrats au nom de ses Etats membres, s'attendait à une hausse des livraisons au deuxième trimestre.
AstraZeneca avait promis de livrer 100 millions de doses au premier semestre, dont 30 millions au premier trimestre et 70 au second, mais le groupe avait déjà annoncé en janvier qu'il ne pourrait livrer que 40 millions de doses à l'Union européenne au cours du premier trimestre, en raison de difficultés dans la production de l'un de ses sites en Belgique.
Le groupe avait également reconnu de nouvelles difficultés d'approvisionnement de son vaccin développé en partenariat avec l'Université d'Oxford au sein de l'Union européenne.
Cette annonce avait suscité le mécontentement de la Commission européenne et des Etats membres. Bruxelles pensait surtout qu'AstraZeneca était son partenaire le plus fiable dans la lutte contre la pandémie. C'est le premier laboratoire avec lequel l'UE a conclu un contrat d'achat de vaccins, dès août 2020, et c'est auprès de lui que l'UE a commandé le plus de doses (400 millions en tout), quitte à être critiquée pour avoir trop misé sur un fabricant.
Le vaccin suscite également une nouvelle polémique après la suspension de son déploiement au Danemark, Norvège, Islande et en Bulgarie par "précaution" en raison de craintes liées à la formation de caillots sanguins chez certaines personnes vaccinées.
AstraZeneca et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ont toutefois défendu ce vaccin, arguant qu'il n'existe "aucune preuve" qu'il soit derrière l'apparition de ces réactions chez certaines personnes.