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Université Mohammed V : Bachelor, Innovation, PPP... la doyenne des universités entame sa mue
Publié dans L'opinion le 09 - 03 - 2021

L'Université marocaine est un chantier permanent. Après la gestion du cursus en plein confinement et la mise en place d'une structure de cours à distance, l'université doit aujourd'hui préparer une nouvelle réforme avec le remplacement du système LMD par celui du Bachelor. L'innovation représente également un secteur à renforcer dans les cursus actuels. Tant de sujets qui ont été abordés avec Ismail Kassou, vice-président de l'Université Mohammed V de Rabat chargé de la Recherche et de la Coopération.
- Comment l'Université Mohammed V (UM5) a fait face à la crise de Covid-19 ?
- Dès que nous avons eu connaissance le 13 mars 2020 de la décision gouvernementale concernant la fermeture des universités pour cause de pandémie, le Président de l'Université a réuni dès le lendemain matin les chefs d'établissements pour mettre en place un plan de crise capable de nous permettre de maintenir nos activités de formation et de recherche pendant toute la période de confinement et de terminer l'année universitaire dans les meilleures conditions. Plusieurs décisions ont été prises concernant l'adaptation de l'administration aux conditions de confinement, la mise en place de toute l'infrastructure technique et pédagogique permettant d'assurer des formations à distance et la mise à disposition des étudiants des premiers éléments de cours à distance. Cela a pu se faire en uniquement 15 jours, grâce à une coordination efficace de la présidence de l'université avec les établissements et des efforts du corps professoral et du personnel administratif et technique.
Ainsi pendant le deuxième semestre 2020, plus de 12 000 ressources pédagogiques ont pu être mises en ligne grâce au travail du pôle académique et du pôle système d'information de l'Université. Des cours ont également été filmés dans nos studios et diffusés sur les chaînes nationales. Il y a eu aussi toute une réflexion assez développée sur la préparation des cours, la négociation avec les opérateurs téléphoniques pour la gratuité de l'internet pour l'accès aux cours en ligne, la mise en place de l'infrastructure informatique nécessaire, etc. Tout ce travail colossal nous a permis d'aborder la rentrée universitaire 2020-2021 dans les meilleures conditions.
- Durant la rentrée universitaire, comment avez-vous organisé la tenue des cours ?
- Les différents établissements de l'université ont adopté deux modes d'enseignement, à savoir un mode hybride alternant cours en présentiel et cours à distance et un autre mode totalement en présentiel, mais uniquement pour des effectifs réduits tout en maintenant la distanciation sociale nécessaire pour éviter toute propagation du virus. Les examens du premier semestre de cette année se sont bien déroulés globalement, et le deuxième semestre a débuté dans les meilleures conditions possibles. Nous espérons boucler cette année en respectant la planification prévue, et en mettant en œuvre toutes les actions permettant d'atténuer les effets du Covid-19 sur nos activités de formation et de recherche.
- Qu'en est-il des programmes d'échanges internationaux que vous présentez ?
- L'année dernière était un peu compliquée, car lorsque le confinement a été déclaré, nous avions beaucoup d'étudiants et de professeurs qui se trouvaient en dehors du Maroc. Nous avons mis en place une petite cellule pour les accompagner et pour activer leur rapatriement en coordination avec notre ministère de tutelle et le ministère des Affaires étrangères. Concernant cette année, beaucoup d'universités étrangères ont gelé les mobilités d'étudiants, donc l'activité de mobilité des étudiants est moins importante que les années précédentes. Par contre dès l'ouverture des vols internationaux les étudiants en co-tutelle de thèse, ont pu effectuer des séjours dans des laboratoires de recherche dans des universités partenaires.
- Concernant la réforme du Bachelor, comment comptez-vous vous y adapter ?
- Tout d'abord, il faut savoir que nous appliquons depuis 2003 le système LMD européen qui fait que la Licence se fait en 3 ans, le Master en 2 ans et le Doctorat en 3 ans. Le Bachelor qui remplacera la Licence sera un diplôme de 4 ans, ce qui n'est pas nouveau, car avant 2003 la licence était également effectuée en 4 années. Dans les universités marocaines, notamment la nôtre, près de 70% des étudiants sont en licence. Une étude effectuée par notre ministère avait montré que le taux de réussite en licence était assez faible comparativement au master ou aux diplômes d'ingénieur ou de médecine. L'introduction du Bachelor devrait permettre d'améliorer ce taux de réussite.
L'Université Mohammed V s'inscrit dans cette réforme et introduira graduellement, ce nouveau diplôme dès la prochaine rentrée, et ce, au niveau de toutes les facultés concernées en sciences et techniques ou en sciences humaines et sociales. Les établissements de l'Université travaillent actuellement pour proposer de nouvelles offres de formation de type « Bachelor » adaptées au marché du travail.
Ce travail nécessite un effort important de planification, de moyens humains et financiers.
- Concernant le contenu, quelle nouveauté apportera cette réforme pour votre université ?
- Cette réforme sera une opportunité pour procéder à une révision globale de notre offre de formation et proposer de nouveaux profils de diplômés. Au niveau pédagogique, nous allons utiliser davantage l'outil informatique et les ressources pédagogiques en ligne pour suivre et accompagner les étudiants. Nous envisageons également de mettre en place des plateformes numériques pour accompagner efficacement cette réforme. De plus, ce programme de Bachelor va remédier à un vrai problème, celui des lacunes linguistiques des bacheliers. Les nouveaux cursus vont se focaliser davantage sur les langues étrangères, les techniques d'expression orales et les soft skills, indispensables à l'insertion professionnelle pour chaque étudiant.
- Quel est le but derrière les deux conventions que vous avez, récemment, signées avec l'Ordre national des médecins dentistes du Maroc (ONMD) ?
- L'idée de ces deux conventions, signées en collaboration avec l'Université Hassan II, est d'accompagner le développement de la médecine dentaire, aussi bien en termes de qualité que de recherche au Maroc. Les études en médecine dentaire se faisaient en 5 ans et vont bientôt passer à 6 ans. Comme la dernière année sera consacrée uniquement à un stage, la convention signée permettra d'offrir aux étudiants des terrains de pratiques dans des cabinets de dentistes. Quoique ces étudiants exercent déjà leur futur métier, sous la supervision de leurs professeurs, dans un centre de médecine dentaire qui existe au sein de la faculté, cet aspect n'est désormais pas suffisant. D'abord, parce qu'il faut effectuer un stage en dehors de l'environnement universitaire, ensuite pour être confronté à la problématique de gestion d'un cabinet dentaire, d'accueil des patients, etc. En contrepartie, les médecins dentistes auront la possibilité de participer aux formations des étudiants et à des stages de perfectionnement au sein de la Faculté de médecine dentaire et de faire de la recherche avec les équipes de la faculté.
- Est-ce que vous envisagez d'initier des chantiers pareils que ceux de l'UM6P de Benguérir, que cela soit en termes d'Intelligence Artificielle et de high tech ?
- J'aimerais rappeler que l'ENSIAS, créé en 1992 au sein de l'Université Mohammed V, est la première école d'ingénieurs au Maroc dédiée aux métiers du Digital. Cette école a introduit dès sa création des cours de Big Data et d'intelligence artificielle. Elle dispose de plusieurs formations en celle-ci. Il faut souligner également que les programmes de formation de nos écoles et de nos facultés sont parmi les plus innovants au Maroc.
Nos programmes hightech liés à l'intelligence et le big data, l'Intelligence économique, l'e-business, la logistique, les terres rares, la valorisation des plantes, la biotechnologie, l'internet des objets, l'industrie automobile et aéronautique, etc., bénéficient des avancées des travaux de recherche de nos professeurs. Les innovations pédagogiques constituent une autre source de fierté avec la mise en place de serious games, d'activités pratiques d'innovation et d'entrepreneuriat, de stages en entreprises mais également l'intervention dans les modules de formation de cadre d'entreprises ou de hauts fonctionnaires.
- Quelles sont les autres activités que vous menez pour encourager davantage l'émancipation académique et professionnelle des étudiants ?
Au sein de nos Facultés des Sciences, Juridiques, Economiques et Sociales, nous disposons d'une clinique de droit dans l'objectif de mettre les étudiants en situation professionnelle pour traiter des cas proposés par des citoyens en attente d'un avis juridique.
Un pôle de la vie estudiantine a été créé en 2019 pour accompagner nos étudiants dans leurs activités culturelles, sportives et de bien-être mais également pour les coacher pendant tout leur cursus universitaire. L'apprentissage des langues est un autre point fort avec une offre de près d'une vingtaine de langues différentes dont le chinois avec un centre Confucius de rayonnement international.
Nous accueillons également un centre d'entrepreneuriat qui s'inscrit dans l'objectif d'encourager et d'accompagner les jeunes à créer leurs entreprises. La cité d'innovation de l'Université a pour vocation d'accompagner le développement des idées innovantes de nos étudiants et nos professeurs et les protéger grâce à des brevets d'invention.
- Comment estimez-vous l'importance de l'UM5 ?
Notre université est connue au niveau national et international pour la qualité et l'importance de la recherche et de l'innovation. En effet il faut rappeler qu'au niveau de la recherche scientifique, notre université représente 25% des publications scientifiques du Maroc. La majorité de ses projets de recherche sont appliquées et se font en collaboration avec des entreprises afin de développer des produits et des services destinés à améliorer le quotidien des citoyens. En matière de formation, nous représentons à peu près 9% des étudiants et nous formons pratiquement 16% des masters du Maroc. Pour ce qui est du domaine de l'ingénierie, nous formons à peu près 23% des étudiants ingénieurs de tout le Royaume, tandis que pour la formation en pharmacie, en médecine, et en dentaire, respectivement 78%, 28% et 52% des étudiants sont formés au sein de notre université. Nous sommes conscients de ce rôle important pour la formation des élites de notre pays et nous espérons contribuer de manière plus significative dans le futur dans la création de valeur ajoutée et de richesse pour le Maroc.
Recueillis par Siham MDIJI
Encadré
Etablissements universitaires : Première université moderne au Maroc
Englobant 19 établissements, soit le plus grand nombre à l'échelle nationale, l'Université Mohammed V de Rabat (UM5) a vu le jour à l'aube de l'indépendance du Maroc, précisément en 1957. Elle est désormais la première université marocaine moderne qui incarne à la fois l'esprit de modernisation et d'émancipation de la nation. En son enceinte, ont été formés plusieurs ministres et des personnalités marocaines dans toutes les disciplines, à savoir des lettres et sciences humaines, des sciences juridiques, économiques et sociales, et des sciences exactes, sciences de l'ingénieur et sciences médicales. Historiquement, les Universités Mohammed V Agdal et Souissi étaient deux établissements universitaires indépendants, mais ils ont fusionné en 2014, pour donner naissance à une seule et unique université, nommée « Université Mohammed V de Rabat ».
Pour les établissements à accès ouvert, cette dernière est composée de trois Facultés des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales de Rabat dont celle d'Agdal (FSJES), de Souissi et de Salé, une des Sciences (FS) et une autre des Lettres et des Sciences Humaines (FLSH). Les Facultés de Médecine et de Pharmacie de Rabat (FMP), de Médecine Dentaire de Rabat (FMD) et des Sciences de l'Education (FSE), l'Ecole Supérieure de Technologie de Salé (EST) ou alors l'Ecole Normale Supérieure de l'Enseignement Technique de Rabat (ENSET), etc., sont toutes attachées à l'UM5. Ils font ainsi partie de ces établissements à accès régulés.
UM5 : présentation des projets de mise en œuvre de la loi cadre 17-51
Lors d'une réunion, tenue la semaine dernière, les Universités Mohammed V de Rabat et Ibn Tofail de Kénitra ont présenté les projets de mise en œuvre de la loi cadre 51-17 relative au système d'éducation, de formation et de recherche scientifique pour la période 2021-2023. Ainsi, elles ont exposé les moyens de mettre en œuvre les trois grands axes de ladite loi, à savoir l'égalité des chances, l'amélioration de la qualité de l'éducation et de la formation, la gouvernance et la mobilisation. Cette réunion a, en outre, permis de discuter des propositions des universités pour les trois prochaines années en tenant compte des avis des spécialistes, des responsables et des élus de la région.
FSJES-Rabat : des partenariats pour l'inclusion professionnelle
La Faculté des Sciences juridiques, Economiques et Sociales de Rabat-Agdal (FSJES) a lancé, en janvier dernier, un club des partenaires ayant pour vocation le développement des relations entre le monde professionnel et académique. Le lancement du club des partenaires « vise à doter la faculté d'un espace de concertation et de coopération rassemblant les différents partenaires de l'établissement, notamment des entreprises, des institutions publiques et privées nationales et internationales», a indiqué le doyen de la FSJES de Rabat-Agdal, Farid El Bacha.


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