Après une longue crise de transport urbain, les habitants de Kénitra vont bientôt voir des bus circuler dans leur ville impactée par ce problème structurel. Dans la capitale du Gharb, la crise que connaît le secteur des bus a atteint son paroxysme. Les Kénitris sont, depuis plus d'une année, privés de transport en commun digne de son nom. Ils sont ainsi dans l'obligation de prendre des petits et grands taxis, ou même recourir aux transporteurs clandestins, plus connus sous le nom de «Khettafa», pour se déplacer vers les différents quartiers de la ville. Sans parler des minibus de sociétés privées mobilisés par la ville depuis la résiliation du contrat avec la société délégataire Karama Bus. La ville, qui connaît une expansion rapide, notamment avec sa nouvelle zone industrielle et son nouveau port en cours de construction, souffre depuis quelques années d'un grand problème de transport en commun dont les habitants font les frais au quotidien. Une situation paradoxale par rapport au développement important que vit la « capitale du Gharb » dans les différents aspects aussi bien urbanistique qu'économique. Une nouvelle flotte de bus La commune de la ville a signé un contrat avec la société Foughal Bus, nouveau délégataire de transport urbain, présente dans certaines communes de la région de l'Oriental. Le contrat, d'une durée de 10 ans, prévoit un programme d'investissement global de 310 millions de dirhams, nous a indiqué Rachid Belamkissia, premier Vice-président de la commune. En effet, une grande partie de cette somme sera réservée à l'acquisition des bus pour un coût d'investissement de 261 millions de dirhams dont la moitié sera financée par la commune, la région et le ministère de l'Intérieur. Le responsable communal a fait savoir que «la ville a déjà acquis 38 bus ce mois-ci, et procédera à l'acquisition de 25 autres tous les mois, pour que le nouvel opérateur puisse mobiliser le parc de bus prévu dans le contrat. Ce dernier devrait atteindre un ensemble de 138 véhicules». Concernant les tarifs, M. Belamkissia a affirmé qu'ils seront fixés selon une grille tarifaire qui varie entre 3 et 4.5 dirhams en fonction des trajets des lignes. Il a, par ailleurs, souligné que la date de mise en service est pour le moment inconnue. Toutefois, il a indiqué que les services communaux examinent toutes les possibilités pour lancer les bus dans les plus brefs délais. Pour plus de détails, nous avons contacté la société concernée afin de s'enquérir davantage sur ce sujet, mais nous n'avons eu droit à aucune réponse. Siham MDIJI Une ville sans autobus En réaction à un différend avec le conseil de la ville, Karama Bus, société délégataire de la gestion du réseau de transport urbain bus, a cessé ses services au profit des habitants de Kénitra, il y a plus d'un an. L'affaire remonte à décembre dernier, lorsque des bus de la compagnie ont tenté de « prendre la fuite » vers la ville de Meknès. Or, Al Karama a précisé dans un communiqué qu'elle «avait pour objectif de conduire ses bus vers un centre de maintenance afin qu'elle puisse les utiliser dans le cadre du transport public». La compagnie s'est déclarée, par la suite, prête à œuvrer pour un compromis afin d'assurer la continuité du service public dans la capitale du Gharb. Mais, depuis lors, plus aucun bus n'est en circulation dans cette ville.