Retard dans la livraison du premier lot de vaccin, relance économique qui piétine, grogne sociale qui s'amplifie... sont autant d'indicateurs qui témoignent de l'échec du gouvernement à gérer la crise du Covid-19. Pourtant, le Chef du gouvernement, Saad Eddine El Othmani, a essayé, à la première Chambre de défendre le bilan de sa majorité. Le chef du gouvernement a défendu les réalisations du Maroc en matière de gestion de la pandémie, critiquant le discours «pessimiste» qui, selon lui, était néfaste pour le pays. Dans son discours devant la Chambre des représentants, ce lundi, El Othmani a déclaré qu'il y a «des frères qui ont accusé le gouvernement d'impuissance, et certains d'entre eux ont exigé sa démission», lui demandant ainsi de présenter «des excuses auprès des Marocains». Evoquant le processus de vaccination, le chef du gouvernement a déclaré que les lots reçus par le Royaume ont permis le lancement de la campagne nationale dans les meilleures circonstances, considérant que «la vaccination de SM le Roi est une preuve convaincante pour les réticents et les sceptiques». El Othmani a estimé que le lancement de la campagne nationale est une étape essentielle face à la pandémie, qui permettra d'évoluer en matière de lutte contre le virus, appelant ainsi à moins de complaisance. Il a souligné que l'approche adoptée par le pays pour gérer la pandémie a permis de mettre en place plusieurs réalisations au profit de la population et de l'économie. Des critiques justifiées Pourtant, si les députés dénoncent les mille et une tares de l'Exécutif, c'est principalement parce que toutes les propositions se sont heurtées à l'entêtement d'un gouvernement prisonnier des querelles intestines qui minent sa propre majorité, et dont chaque département ministériel agit à sa guise. D'autant plus que, l'Exécutif demeure soumis à la puissance des lobbies économiques qui, au fil des années précédentes, ont confisqué les lois à leur profit, comme l'a bien souligné Nizar Baraka, SG de l'Istiqlal, lors du Conseil national du Parti. « Enrichir le riche, appauvrir davantage le pauvre », c'est à quoi se résume la politique du gouvernement dont la classe moyenne en demeure la principale victime, avait martelé M. Baraka.
Le constat d'échec est donc sans appel, au bout de cinq années au pouvoir, le gouvernement de Saâd Dine El Othmani a mené le Maroc dans une direction obscure où on peine à voir le bout du tunnel. Cette orientation n'a pas réussi à sortir le pays de la crise sociale et n'a fait que l'aggraver par des politiques improvisées. Augmentation du chômage, aggravation des déficits et de l'endettement et explosion de la pauvreté (10 millions de pauvres), sont le bilan de l'Exécutif qui n'a pas honoré ses engagements tout en reculant sur plusieurs projets de loi, à l'instar de celles relatives au droit de grève, à la réforme des caisses de retraites et au pacte de l'investissement. C'est ainsi que les membres de l'opposition, notamment ceux du parti de l'Istiqlal estime que gouvernement est devenu un lourd fardeau pour les Marocains.