ALM : Après la réaction de ses alliés, l'Istiqlal compte-t-il présenter des excuses ? Adil Benhamza : Je ne vois pas de quelles excuses on peut parler. Je réitère en tant que porte-parole du parti que le secrétaire général de l'Istiqlal n'a pas présenté des excuses lors de la dernière rencontre de la majorité et ne compte pas en présenter dans le futur. Les personnes qui se sont senties visées par le discours du 1er mai n'ont qu'à saisir la justice. Mais dans ce cas précis, il va falloir aller jusqu'au bout dans la procédure. Il faut rappeler que M. Chabat a critiqué dans son discours le ministre de la santé pour sa gestion du dossier du Ramed. C'est le seul ministre cité nommément dans son discours. Le gouvernement a également réagi officiellement sur la question. Qu'en pensez-vous ? Nous ne comprenons pas pourquoi le gouvernement se consacre à rédiger des communiqués de solidarité alors qu'il a d'autres attributions constitutionnelles plus importantes et plus prioritaires. Nous ne comprenons pas également pourquoi le chef de gouvernement garde son mutisme face à ce qui se passe dans les provinces du Sud et se focalise sur les prises de position de l'Istiqlal. Nous avons également des remarques concernant les propos du chef de gouvernement qui a déclaré lors d'un meeting de la jeunesse de son parti combattre le «fassade» (dépravation ou corruption) au Parlement. De même, nous nous interrogeons sur les véritables motivations qui font que le chef de gouvernement participe à une manifestation organisée par un syndicat proche de son parti alors que Abbas El Fassi, son prédécesseur au gouvernement, n'avait jamais pris une telle position pour garantir la neutralité inhérente à ses fonctions officielles. Peut-on dire que la majorité encourt de véritables risques concernant sa pérennité ? Il faut préciser que le parti de l'Istiqlal ne s'est jamais désolidarisé de sa majorité. Nos groupes parlementaires ont toujours soutenu les initiatives législatives du gouvernement. Les organes du parti apportent du soutien toujours en cas de besoin. Mais notre parti a également des positions, des avis et des points de vue qu'il défend devant la majorité, ce qui reste légitime. Nous pensons que l'équipe gouvernementale actuelle a prouvé sa faiblesse et son échec à gérer des dossiers importants. L'Exécutif cherche donc des combats et des manœuvres marginales pour détourner l'attention et camoufler cette faiblesse.