Alors que Biden cherche à rompre avec le mandat Trump, Pompeo chercherait à lui compliquer la tâche avec d'ultimes actions en matière de politique étrangère. Le président élu des EtatsUnis Joe Biden veut rapidement clore le chapitre du mandat de Donald Trump. Pour cela, il prendra une série de décrets dès son arrivée au pouvoir afin de parer à plusieurs urgences : climatique, sanitaire, et migratoire. Il a promis de prendre des mesures urgentes. A deux jours de son investiture, le président élu des Etats-Unis, Joe Biden, a donné le détail des décrets qu'il entendait prendre dès son arrivée au pouvoir. L'objectif : tourner rapidement la page du mandat tumultueux de Donald Trump. Ces décrets devront «réparer les dommages de l'administration républicaine et faire avancer le pays», a fait valoir le directeur de cabinet du futur président Biden. Parmi les priorités : la gestion de la crise sanitaire, les EtatsUnis se rapprochant du seuil des 400.000 morts du Covid-19. Le 46ème président prendra donc un décret rendant obligatoire le port du masque dans les locaux et espaces dépendant de l'Etat fédéral, ainsi que lors des déplacements entre Etats. Vaccination et Urgence climatique Pour accélérer l'immunisation des Américains, Joe Biden parie également sur des centres de vaccination de proximité, une coopération renforcée entre le pouvoir fédéral et les Etats, et davantage de campagnes de prévention. Son administration souhaite parvenir à vacciner 100 millions de personnes lors des 100 premiers jours du mandat Biden. Autre priorité annoncée par la future administration : un changement radical de la politique migratoire. Joe Biden prévoit l'annulation du «Muslim Ban», cette interdiction de voyager pour les ressortissants originaires de plusieurs pays à majorité musulmane. Une mesure prise par Donald Trump dès le début de son mandat. Enfin, plus symboliquement, Joe Biden prendra un décret pour lutter contre le changement climatique dès ses premières heures en tant que président des Etats-Unis. Il prévoit ainsi de réintégrer l'accord de Paris, que Donald Trump avait quitté avec fracas quelques mois après son entrée en fonction. Les entraves de Pompeo Mais Trump et la majorité de son équipe ont délaissé la chose publique depuis l'officialisation de de l'élection de Biden, le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo poursuit des actions de dernière minute en matière de politique étrangère dans le but de compliquer les plans du président élu Joe Biden pour une nouvelle orientation, estime un article paru samedi dans le Washington Post. Alors que le président sortant Donald Trump et nombre de ses principaux collaborateurs semblent avoir laissé derrière eux les affaires de la nation, disparaissant en grande partie du paysage dans les jours qui ont suivi l'officialisation de l'élection de Joe Biden et l'éruption de violence inspirée par Trump, «un coin de l'administration est passé à la vitesse supérieure», indique l'article. Mike Pompeo a annoncé presque quotidiennement des actions de politique étrangère majeures, «dont beaucoup semblent destinées à cimenter les priorités de l'équipe Trump et à créer des obstacles aux orientations tracées par la nouvelle équipe Biden», selon l'article. Parmi les obstacles mis en place par Pompeo, on compte des sanctions ciblant Cuba, l'Iran et le groupe houthi du Yémen pour des raisons de terrorisme présumé, ainsi que la suppression des restrictions de longue date sur les contacts officiels de Washington avec Taiwan, selon l'article. «Tous ces changements peuvent être annulés. Mais chacun d'entre eux complique les défis auxquels Joe Biden sera confronté pour donner sa propre empreinte à la politique», peut-on y lire. L'article cite un ancien diplomate américain de haut rang qui a déclaré être enclin à croire « qu'il s'agit là d'une initiative de Pompeo, plutôt que de manigances de Trump». «Je crois que Pompeo pose ces jalons comme plate-forme de campagne pour 2024», a-t-il déclaré. Le FBI contrôle les militaires Les agences américaines chargées de faire respecter la loi contrôlent les membres de la Garde nationale pour s'assurer qu'ils ne présenteront aucun risque le jour de la cérémonie d'investiture du Président Joe Biden, mercredi, a déclaré dimanche le général Daniel Hokanson. Après l'assaut meurtrier du Capitole le 6 janvier, quand des supporters du Président sortant Donald Trump avaient envahi le siège du Congrès, il est apparu que certains des manifestants avaient des liens - passés ou actuels - avec l'armée. Le général Daniel Hokanson, qui dirige le Bureau de la Garde nationale, a été interrogé par CBS News pour savoir si les militaires avaient été contrôlés avant leur arrivée à Washington. «En coordination avec le Secret Service et le FBI, tous les militaires qui sont arrivés ont été passés au crible», a répondu le général Hokanson. Militaires à tous les coins de rues, fils barbelés et imposants grillages... Joe Biden sera investi mercredi dans une capitale méconnaissable, transformée en camp retranché, après l'assaut meurtrier du Capitole le 6 janvier. Quelque 25.000 membres de la Garde nationale ont été déployés dans la capitale. Dans une lettre récente aux troupes américaines, les chefs d'états-majors ont affirmé que les émeutes du 6 janvier étaient «incompatibles avec l'Etat de droit» et ont demandé aux soldats d' «incarner les valeurs et les idéaux de la nation».