Contrairement à ce que laisse croire cette unanimité de façade vendue par le régime algérien, l'affaire du Sahara est loin de susciter le consensus de l'autre côté de Zouj Bghal. Quelques voies éclairées et plus équilibrées ont toujours existé. Tour d'horizon des moins aux plus connues. Depuis l'indépendance de l'Algérie, le Maroc a été désigné, pour des raisons idéologiques et dogmatiques par les gouvernants d'Alger, comme un ennemi perpétuel, une hostilité qui a trouvé son refuge dans le conflit du Sahara, monté de toutes pièces par les dirigeants du palais d'El Mouradia pour satisfaire un délire obsessionnel contre le Royaume chérifien. L'annonce du président Donald Trump de la souveraineté du Maroc sur son Sahara a donné un coup de grâce à une quarantaine d'années de manigances diplomatiques et d'efforts inlassables pour défendre une cause séparatiste insoutenable ni historiquement ni politiquement, et qui n'est légitime que le dans la l'esprit d'une poignée de responsables politiques totalement déphasés et engloutis dans la mémoire de la guerre froide. Et tout cela au détriment du peuple algérien qui, entraîné dans une hostilité qui ne le concerne même pas, voit son pays de plus en plus isolé, surtout après la reprise des relations entre le Maroc et l'Etat hébreu comme beaucoup de pays arabes. Alors que le gouvernement algérien et son appareil de propagande continuent à minimiser l'ampleur de cette débâcle politique et persévère dans le délire irrationnel contre le Maroc, d'autres voix s'élèvent dans la société civile audelà de la caste politique détachée de la réalité, une voix de raison qui s'est rendue compte à quel point le régime militaire conduit le pays dans l'abîme. Une voix réaliste qui, même avec amertume, reconnaît les succès du Royaume qui a su gagner la bataille diplomatique et défendre ses intérêts. De plus en plus de personnalités notoires s'évertuent à ouvrir les yeux de leurs compatriotes sur les mensonges de leur régime et à les rasséréner visà-vis de leurs frères marocains. Des politiques en première ligne Durant longtemps, toute personne ayant la moindre sympathie à l'égard du Maroc ou se doutait de la politique isolationniste de la caste militaire se voyait excommuniée, et exclue du jeu. Ce fut le cas pour les présidents Chadli Bendjedid et Mohammed Boudiaf, dont l'amitié pour le Royaume leur a coûté leur poste, estiment plusieurs commentateurs politiques. Même l'ex-président Lamine Zeroual a confié à Abdelmajid Tebboune : « Qu'est-ce qu'a gagné l'Algérie en accueillant le Polisario et un groupe de Sahraouis sur son territoire? », selon le journal Algeria « Times ». Aujourd'hui, la voix de la contradiction est de plus en plus fréquente et plus audible auprès de l'opinion algérienne qui s'est réveillée au lendemain de l'annonce de la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara, d'un rêve morose alimenté par la propagande militariste. Juste avant Donal Trump, Amaar Saadani, ancien secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), avait fini par reconnaître que le Sahara « est marocain et rien d'autre », appelant à l'ouverture des frontières et la cessation du soutien au Polisario, ayant un coût pharamineux pour son pays. Naturellement, son audace lui a valu d'être écarté des commandes de son parti. Du côté de l'opposition, Louiza Hanoune, cheffe du Parti des Travailleurs, s'est depuis longtemps opposée à la création d'un Etat fantoche au Sahara. Rachid Nekkaz, opposant antisystème et candidat à deux reprises à la présidence de l'Algérie, semble porter la voix d'une large partie de la jeunesse de son pays. Très visible dans les réseaux sociaux et dans les médias : « Sans le soutien du Maroc et du Roi Mohammed V, l'Algérie n'aurait jamais obtenu son indépendance », a-t-il déclaré en 2014 à une chaîne algérienne. En plus de cela, M. Nekkaz ne cesse de vanter le développement économique du Maroc. Il est également connu pour avoir constamment appelé de ses vœux à l'ouverture des frontières et à la baisse des tensions entre les deux pays voisins. Reconnaissance de Trump, Polisario aux oubliettes... A l'exception de l'ancienne génération de l'élite algérienne, la nouvelle est plus réaliste et plus consciente de l'urgence de sortir son pays de l'isolement et de la chimère de la cause séparatiste, surtout après le soutien américain et la plupart des pays du monde arabe à la marocanité du Sahara. « Il faut oublier la question du Sahara après la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine », a déclaré, jeudi dernier, Abdou Semmar, journaliste indépendant et directeur du site d'investigation « Algérie-Part », dans une chronique publiée sur YouTube, reconnaissant que l'Algérie a perdu son duel diplomatique contre le Maroc. « La première puissance mondiale signe l'arrêt de mort de tout le travail de la diplomatie algérienne depuis l'indépendance », a-til reconnu, regrettant que l'Algérie soit devenue plus isolée que jamais à tous les niveaux. Pour autant, rien ne l'empêche de se focaliser sur son propre intérêt avant de creuser son tombeau en soutenant une cause perdue d'avance. « Il n'y a que nous qui nous accrochons à la thèse du Polisario », a-t-il ironisé avant d'appeler à négocier avec le Maroc qui reste tout de même un pays frère. Pour sa part, Ghani Mahdi, chroniqueur aussi influent que Abdou Semmar, est allé beaucoup plus loin que lui en soulignant l'intelligence du Royaume qui a su défendre ses intérêts en acceptant de reprendre se relations avec l'Etat hébreu et arracher la reconnaissance de souveraineté sur le Sahara de Washington, tandis que le régime algérien continue de dénoncer sournoisement la supposée « trahison », bien qu'il entretienne des relations officieuses avec Tel Aviv. « Le volume du commerce israélo-algérien s'élève à neuf millions de dollars », a-t-il martelé, avant de dévoiler une photo de l'exchef d'Etat Major de l'Armée algérienne assis aux côtés d'un général israélien lors d'un Sommet international. Même avant, M. Ghani a clairement démontré que le conflit du Sahara est une absurdité géopolitique alimentée par la mesquinerie du Polisario, rappelant que le Marocains et les Algériens formaient toujours un même peuple, dont la fraternité dépasse une affaire de frontières. Au-delà des journalistes, d'autres anciens diplomates algériens très médiatisés, comme Mohammed Larbi Zitout, ne cesse de démonter l'emprise des militaires sur la prise de décision en Algérie et notamment sur la question du Sahara, regrettant à son tour la ruine du projet du Grand Maghreb à cause du conflit artificiel. En somme, il est clair que la prise de conscience de la société civile et de la jeunesse de l'ampleur des mensonges véhiculés par la propagande officielle est telle que l'escroquerie de « la cause sahraouie » trouve de moins en moins d'écho au pays de l'émir Abdelkader. Encadré Le gouvernement algérien égaré dans le complotisme Après l'annonce du président américain qui a désabusé les dirigeants d'Alger et démoli tout espoir de création d'un Etat fantoche au Sahara, le gouvernement algérien a tenté de justifier cette nouvelle défaite par des insanités complotistes. Après un long silence, le chef de la diplomatie algérienne Sabri Boukadoum a déclaré que la décision de Trump est dépourvue de valeur juridique tandis que le Premier ministre Abdelaziz Djerad a crié au complot en dénonçant des manœuvres étrangères pour déstabiliser son pays. Une obsession encore plus grande suite au rapprochement entre Rabat et Tel Aviv. «Nous observons aujourd'hui à nos frontières et dans l'espace maghrébin et africain des guerres et une instabilité autour de l'Algérie», a-t-il renchéri. Ce genre de déclarations sont caractéristiques de la prédominance de l'esprit complotiste chez quelques dirigeants algériens, surtout quand il s'agit du Maroc. Anass MACHLOUKH Repères Les Etats Unis reconnaissent la marocanité du Sahara Le jeudi 10 décembre, dans un geste d'amitié et de soutien envers le Maroc, le président américain sortant, Donald Trump, a signé une proclamation présidentielle instituant la reconnaissance historique des Etats-Unis d'Amérique de la souveraineté du Maroc sur son Sahara. Dans un tweet, le président américain a rappelé que ce geste est semblable à la reconnaissance du Maroc de l'indépendance des Etats Unis en 1777. Les chioukhs des tribus sahraouies se réjouissent de la décision de Trump Réunis à Laâyoune, vendredi 11 décembre, les chioukhs des tribus sahraouies se sont réjouis de la décision des Etats-Unis de reconnaître la souveraineté pleine et entière du Maroc sur l'ensemble de son Sahara. Dans un communiqué, les chioukhs ont souligné que cette décision est le fruit de l'implication personnelle de SM le Roi Mohammed VI à travers Ses contacts permanents et directs avec les responsables de l'Administration américaine, ajoutant que cet évènement historique marque un tournant dans l'évolution du dossier de l'intégrité territoriale du Royaume. Le Bahreïn ouvre son consulat à Laâyoune Après les Emirats Arabes Unis et la Jordanie, le Royaume du Bahreïn a décidé à son tour d'ouvrir un consulat dans la ville de Laâyoune. Après le décret du président américain Donald Trump, reconnaissant la marocanité du Sahara, SM Hamad Ben Issa Al-Khalifa, Roi de Bahreïn, a promulgué, dimanche, un décret royal portant création d'un consulat général du Royaume de Bahreïn dans la ville marocaine de Laâyoune.