Le Conseil de Sécurité a décidé de proroger le mandat de la MINURSO pour une durée d'un an avec une mission centrée sur le respect du cessez-le-feu. Une énième victoire diplomatique pour le Royaume...une douche froide pour les polisariens. Malgré les récentes tentatives menées par le «Polisario» pour saboter les efforts du Maroc en vue de mettre fin à la question du Sahara marocain, le Conseil de Sécurité a adopté, vendredi 30 octobre, la Résolution 2548 qui prévoit la prorogation du mandat de la Mission des Nations Unies au Sahara (MINURSO) pour une année supplémentaire. Cette dernière a été votée par 13 membres de l'instance décisionnelle de l'ONU avec l'abstention quasi-coutumière de la Russie et de l'Afrique du sud. Dans cette nouvelle Résolution, l'instance exécutive des Nations-Unies a conforté, pour la quatorzième année de suite, la prééminence de l'initiative d'autonomie, présentée par le Royaume le 11 avril 2007, en se félicitant des efforts «sérieux et crédibles» du Maroc, incarnés par l'initiative d'autonomie. Le texte définit encore une fois l'Algérie en tant que partie principale au différend régional sur le Sahara marocain, tout en soulignant la nécessité de «parvenir à une solution politique réaliste, pragmatique et durable» à la question du Sahara «qui repose sur le compromis». Il sied également de noter que la Résolution cite le voisin de l'Est à cinq reprises, soit autant de fois que le Maroc. Elle exprime ainsi le plein appui du Conseil de Sécurité aux efforts du Secrétaire Général de l'ONU, et son prochain Envoyé personnel, pour maintenir le nouvel élan du processus politique visant à parvenir à une solution à la question du Sahara marocain. Dans sa déclaration relative à cette Résolution, le ministre des Affaires Etrangères, Nasser Bourita, a affirmé que le Conseil de Sécurité appelle, donc, «l'Algérie à assumer un rôle à la hauteur de son implication politique, diplomatique, militaire et humanitaire dans ce différend régional». Il a ajouté qu'aucun processus politique n'est envisageable sans l'implication effective et constructive de ce pays. Volonté politique Il faut dire que la volonté politique est une condition sine qua non pour la réussite du processus politique visant à mettre fin au conflit. D'ailleurs, l'organe exécutif des NationsUnies n'a pas manqué de rappeler que l'ancien envoyé personnel, Horst Köhler, avait convenu avec le Maroc, l'Algérie, la Mauritanie et le «Polisario» de tenir une nouvelle rencontre «selon le même format» que celui des précédentes tables-rondes tenues à Genève en décembre 2018 et en mars 2019. Ainsi, la voie à suivre est claire comme l'eau de roche, et ceux qui continuent à évoquer «l'option référendaire s'inscrivent hors de la Résolution onusienne», qui incarne à la fois «la légalité internationale et exprime la volonté de la communauté internationale», selon les propos de Bourita. Le texte appelle, donc, à faire montre de volonté politique et à travailler dans une atmosphère propice au dialogue, assurant ainsi la mise en œuvre des Résolutions du Conseil depuis 2007, qui est, pour rappel, l'année de la présentation par le Maroc de son initiative d'autonomie. S'agissant du recensement des populations séquestrées dans les camps de Tindouf, le Conseil de Sécurité a mis en exergue la responsabilité humanitaire de l'Algérie, qui est dans le devoir de se conformer à ses obligations internationales. Le chef de la diplomatie marocaine a souligné que la Résolution demande à l'Algérie, «à nouveau, que l'enregistrement des réfugiés dans les camps de Tindouf soit envisagé». Soutien international L'adoption de cette Résolution est un message de constance dans la mesure où elle préserve les acquis du Maroc, notamment l'initiative marocaine d'autonomie comme base de toute solution politique et les paramètres de réalisme, de pragmatisme et de compromis, qui caractérisent l'initiative marocaine. D'ailleurs, plusieurs pays, notamment membres permanents du Conseil de Sécurité, ont réitéré, à l'occasion de cette Résolution, leur appui à l'initiative marocaine. Cela ne s'arrête pas là ! Plusieurs Etats ont dénoncé les actions injustifiées des dirigeants polisariens qui entravent l'évolution du dossier. En effet, la France n'a pas caché son inquiétude vis-à-vis de la situation de blocage en cours provoquée par le Polisario et ses milices dans la zone tampon d'El Guerguerate. L'ambassadeur représentant permanent de la France à l'ONU, Nicolas De Rivière, a ainsi sonné le tocsin en soulignant qu'une telle situation est susceptible de créer des «tensions» de sorte à porter atteinte au processus politique. «Nous apportons notre plein soutien à la déclaration du porte-parole du Secrétaire Général appelant les parties à la retenue, afin d'éviter toute escalade, notamment à El Guerguerate. Nous appuyons également son appel à ne pas entraver le trafic commercial et civil et à ne pas changer le statu quo de la zone tampon. La France apporte son appui aux efforts de de la MINURSO à cet égard», a plaidé le diplomate français. Même son de cloche du côté des Etats-Unis, qui, par l'intermédiaire de sa délégation à l'ONU, ont appuyé l'initiative marocaine d'autonomie en la qualifiant de «sérieuse, crédible et réaliste» pour mettre un terme au conflit régional. Il confirme que ce plan représente une approche potentielle pour «satisfaire les aspirations» des Sahraouis pour gérer leurs affaires dans la paix et la dignité. Faisant allusion aux récentes provocations et violations commises par les polisariens dans la zone tampon d'El Guerguerate et à l'Est du dispositif de défense au Sahara marocain, les représentants américains ont appelé «à faire preuve de retenue», du fait que ces actions «constituent une menace pour la paix et la stabilité dans la région». Par ailleurs, l'abstention des Russes, alliés historiques d'Alger, n'est pas négligeable, surtout que le vice-ministre des Affaires étrangères de la Russie, Sergueï Vershinine, «a reçu à sa demande» l'ambassadeur du Maroc à Moscou Lotfi Bouchaara, le mercredi 28 octobre, soit deux jours avant le grand vote. Ceci laisse croire que les détracteurs du Royaume seraient bientôt à court de soutien. Mais l'appui de la communauté internationale est totalement intelligible, du fait que la concrétisation d'une solution politique à ce différend de longue date, et le renforcement de la coopération entre les Etats membres de l'Union du Maghreb Arabe, contribueraient à la stabilité et à la sécurité de la région. Ceci a même été reconnu par le Conseil de Sécurité avant de souligner que cette solution permettra la création d'emplois, de croissance et d'opportunités pour l'ensemble des peuples de la région du Sahel. Saâd JAFRI Repères Le «Polisario» refuse la décision onusienne ! Le front du Polisario, qui menace depuis des semaines de reprendre les armes, a répondu à la Résolution de l'ONU publiée vendredi soir, en affirmant qu'il «ne participera à aucun processus qui n'est pas conforme au mandat que le Conseil de Sécurité a établi pour mettre en œuvre la Mission des Nations Unies pour l'Organisation d'un Référendum au Sahara (MINURSO) en 1991 et qui reste la base du cessez-le-feu et des accords militaires connexes». Ainsi, les dirigeants polisariens comptent violer de nouveau la Résolution onusienne et écarter toute possibilité de parvenir à une solution durable et pacifique. Bourita à propos de la décision du Conseil Le Conseil de Sécurité n'a pas cédé à la logique de chantage politique, de banditisme et de harcèlement du Secrétariat de l'ONU, qui poussait pour la modification des missions de la MINURSO. La Résolution confirme définitivement le mandat de la MINURSO dont la présence n'est nullement liée à un hypothétique référendum, option écartée par le Conseil de Sécurité. Un message de constance A la veille de la célébration de l'anniversaire de la glorieuse Marche Verte, la Résolution 2548 du Conseil de Sécurité vient conforter la démarche du Maroc qui s'appuie sur : - la légalité internationale ; - la volonté de la population ; - la réalité sur le terrain ; - la poursuite de la dynamique de développement ; - les reconnaissances de plus en plus accrues de la communauté internationale, comme en témoigne la multiplication des ouvertures de Consulats Généraux dans les provinces du Sud.