Les banques participatives marocaines sont appelées à faire des efforts plus soutenus dans la mobilisation de l'épargne, notamment par la proposition d'une offre de services de «la banque au quotidien» qui doit être compétitive tout en tablant sur le caractère affinitaire qui la distingue de l'offre classique, estime Finéopolis institute. Les banques participatives marocaines sont appelées à faire des efforts plus soutenus dans la mobilisation de l'épargne, notamment par la proposition d'une offre de services de «la banque au quotidien» qui doit être compétitive tout en tablant sur le caractère affinitaire qui la distingue de l'offre classique, estime Finéopolis institute.
Bien que le secteur bancaire participatif marocain affiche des taux de progression prometteurs, il en est toujours à ses premiers balbutiements, indique Finéopolis institute qui vient de lancer son briefing sur les résultats du secteur bancaire participatif marocain à fin juin 2020.
Les banques participatives souffrent encore d'un déséquilibre de gestion bilancielle important dû à plusieurs facteurs, d'après ce Briefing, qui cite notamment un niveau de dépôts trop faible par rapport aux encours qui ne dépasse pas 35%, et un niveau de dépôts courants peu élevé par rapport aux dépôts d'investissement (rémunérés et à terme), un phénomène contre-nature, du moins dans le contexte particulier du Maroc, menacent la rentabilité de ces institutions dont le modèle d'affaires repose structurellement sur un niveau important de ressources gratuites.
Ce déséquilibre bilanciel est exacerbé par une très grande concentration du portefeuille des financements dans l'immobilier dont les durations sont typiquement longues (à plus de 10 ans) face à des ressources de courtes maturités (WBI, dépôts d'investissement et dépôts à vue) et une quasi-absence d'instruments de refinancement à des maturités plus longues type Sukuk. "En termes de couverture géographique, le secteur bancaire participatif propose ses services à travers 146 agences dédiées et points de vente au sein d'agences classiques, affichant ainsi une évolution en glissement annuel de 18%", Finéopolis institute. «À ce titre, un recentrage vers des segments tels que les professions libérales et les TPME, dont les financements sont caractérisés par des durations plus courtes, constitue une voie qui semble offrir un rééquilibrage possible de la gestion actif passif des banques participatives», estime l'institut.
7,7 MMDH de financements accordés à fin juin 2020
Dans un autre volet, l'institut indique que l'encours des financements accordés par le secteur bancaire participatif au Maroc a atteint 7,7 milliards de dirhams (MMDH) à fin juin 2020, en progression de 59% en glissement annuel.
L'encours adossé uniquement sur la Mourabaha a été marqué par une forte concentration du financement immobilier qui s'accapare à lui seul plus de 88%, précise Finéopolis institute dans sa récente analyse des résultats du secteur bancaire participatif marocain à fin juin 2020.
En termes de ressources, la forte progression du nombre de comptes à vue à plus de 38% en glissement annuel et l'introduction des dépôts d'investissements a permis au secteur de mobiliser un total de 2,9 MMDH avec une progression de 19,89% sur les six premiers mois de l'année, indique la même source, notant toutefois que le ratio de transformation reste considérablement déséquilibré avec un taux de plus de 376%.
Lors du premier semestre 2020, le produit net bancaire (PNB) du secteur a progressé de 75% à 140,5 millions de dirhams (MDH), fait savoir Finéopolis institute, précisant que le secteur bancaire participatif a commencé à résorber ses pertes en passant d'une perte de 207,4 MDH en juin 2019 à une perte de 183,6 MDH au S1-2020 en matière de résultat net, soit une réduction de 11%.
Les charges d'exploitation ont, quant à elles, progressé de 8% pour s'établir à 315 MDH, ajoute la même source.
En termes de couverture géographique, le secteur bancaire participatif propose ses services à travers 146 agences dédiées et points de vente au sein d'agences classiques, affichant ainsi une évolution en glissement annuel de 18%..
Par ailleurs, ce briefing souligne que le secteur bancaire participatif fera vraisemblablement face dans les prochains mois à sa première vague d'impayés compte tenu de l'aggravation de la situation économique et de la progression sans précédent des taux de créances en souffrance dans l'ensemble du secteur bancaire.
De plus, la crise sanitaire du Covid-19 fait peser un autre risque majeur sur le secteur, dû à l'absence de couverture Takaful, "car en cas de décès ou invalidité des clients, les banques et fenêtres participatives vont devoir gérer un "risque social" de conflit avec leurs ayants droit", explique l'analyse.