Finéopolis institute analyse les indicateurs du secteur durant les six premiers mois de l'année Au cours du premier semestre 2020, les banques et fenêtres participatives marocaines ont dégagé un PNB (produit net bancaire) de l'ordre de 140 MDH. C'est ce qui ressort de l'analyse de Finéopolis institute, concernant le secteur pour le premier semestre. S'agissant des encours de financements à fin juin 2020, «les créances Mourabaha ont connu un accroissement de plus de 17% par rapport à leur niveau de fin décembre 2019, avec un total enregistré dépassant les 10,690 MMDH», apprend-on auprès de la même source précisant que «les financements de l'immobilier continuent d'accaparer la plus grande proportion, à plus de 82%, suivis des financements à la consommation (acquisitions de voitures) à un peu moins de 10%. Ce qu'il faut signaler aussi et surtout, c'est que les financements à l'équipement, destinés aux entreprises, malgré une forte progression de 12% n'arrivent toujours pas à connaître l'essor espéré». Concernant les dépôts à vue de la clientèle, les auteurs de l'analyse expliquent qu'au 30 juin 2020, ces dépôts «s'établissent à un peu plus de 3,1 MMDH, soit une hausse de seulement 1,2% par rapport à la fin de l'exercice précédent». Plus loin encore, la même source affirme qu'au-delà de la faiblesse de progression des dépôts au cours de la période sous étude, laquelle faiblesse pourrait être, en partie, légitimement attribuée aux effets de la pandémie de Covid-19, «il n'en demeure pas moins que l'élément le plus parlant, voire le plus inquiétant, réside dans la cristallisation du phénomène qui marque la finance participative au Maroc depuis son démarrage ; l'évolution beaucoup moins rapide des dépôts comparativement à celle des financements en l'occurrence». Sur le registre des parts de marché, les analystes de Finéopolis institute affirment que «des déplacements de positions ont été opérés au cours de la période sans, pour autant, remettre en question le statu quo caractérisant le marché de la finance participative depuis pratiquement son démarrage, puisque les trois leaders du marché demeurent les mêmes : Bank Assafa (36% au 30 juin), Umnia Bank (22,8%) et Dar Al Amane (14,3%). En termes relatifs, les déplacements les plus importants qui ont été observés ont concerné une perte de 3,6 points pour le compte de Bank Assafa contre des gains de 1,4 et 1,0 point pour Al Akhdar et Umnia, respectivement». Concernant les dépôts d'investissement, les auteurs de l'analyse avancent qu'ils «n'ont réussi à drainer que 610 MDH et ce, une année après leur commercialisation. «Sur le plan des parts de marché, 70,19% de l'encours des dépôts d'investissement sont détenus par Umnia (1er), 18,23% par Dar Al Amane (2ème) et 6,68% par Bank Assafa (3ème)», précise la même source. Et de conclure : «Les banques et fenêtres participatives marocaines ont réalisé un résultat net global de -183 MDH. Les plus fortes pertes ont été enregistrées chez Umnia (-65,9 MDH), Al Yousr (-34,2 MDH) Al Akhdar (-24,3MDH). Deux structures arrivent à sortir leur épingle du jeu en réalisant un petit bénéfice (+2,2MDH) et (+0,6 MDH), en l'occurrence Dar Al Amane et Najmah respectivement». Premiers pas Selon le document de Finéopolis institute, "les banques et fenêtres participatives n'ont actuellement pas encore beaucoup d'alternatives. Elles doivent mettre les bouchées doubles, faire preuve de beaucoup de persévérance, d'ingéniosité et d'imagination pour satisfaire une clientèle de plus en plus exigeante et avertie et aussi faire face à des conditions de marché compétitives et une conjoncture morose. En résumé, la lecture des résultats financiers affichés par le secteur et l'analyse quantitative et qualitative des récents développements font transparaître que malgré les efforts considérables fournis par l'ensemble des parties prenantes, le développement du secteur financier et bancaire participatif est encore à ses premiers pas. Il traverse naturellement, du fait de sa jeunesse, une phase critique de fragilité qu'il faut gérer avec beaucoup de finesse, surtout en cette période de crise économique et sanitaire".