Dans une rencontre télévisée, le Secrétaire Général du Parti de l'Istiqlal (PI), Nizar Baraka, a présenté les difficultés économiques auquel le Royaume fait face à la veille de la rentrée politique. Les répercussions de la crise pandémique présentent d'innombrables difficultés à l'économie marocaine, faute d'un gouvernement compétent à même d'y faire face. C'est ce qui ressort de l'intervention de Nizar Baraka, dans une rencontre télévisée sur Medi1 TV, le 30 septembre dernier. Le Secrétaire Général de l'Istiqlal a mis en avant les conséquences négatives des décisions gouvernementales, non seulement sur l'offre et la demande internes, mais également sur les finances publiques. A ce propos, le leader du Parti de la Balance prévoit pour l'année 2021 une grande régression de l'impôt sur les sociétés (IS) face à une augmentation des dépenses de l'Etat, en raison de la pandémie et du soutien, censé réduire les effets de la crise sur les différents secteurs d'activité. D'ores et déjà, ces répercussions affichent un impact important sur l'équilibre de la finance de l'Etat, avec un déficit financier qui atteint 6% du Produit Intérieur Brut (PIB) et un endettement dépassant 100% du PIB. Pour Baraka, ces problèmes, auxquels le Royaume fait face aujourd'hui, sont le résultat d'une politique gouvernementale défaillante, et de décisions improvisées pour faire face à la crise. Ces mesures ont lourdement affecté plusieurs secteurs essentiels, dont les secteurs de l'emploi, de la santé et de l'éducation. Les recommandations du PI basées sur l'expérience en gestion de crises Le Secrétaire Général du PI a également souligné que le gouvernement aurait pu contenir les répercussions de la crise actuelle, et ce, « en adoptant une stratégie visant à soutenir la demande interne, à accroître le nombre et la valeur des investissements publics et à soutenir les petites et moyennes entreprises afin de maintenir les postes budgétaires existants et de créer de nouvelles opportunités d'emploi », a-t-il expliqué, rappelant à titre d'exemple les efforts du gouvernement de 2008, « qui a réussi à faire face à la crise économique mondiale de l'époque ». Aussi, et dans le but de renforcer la demande interne, le PI recommande la diminution de l'impôt sur revenu (IR), afin de permettre à la classe moyenne de faire face à la crise et de maintenir un niveau de consommation qui garantit la continuité de l'activité économique. En outre, le PI préconise une vision globale dans la stratégie de soutien des entreprises affectées par la crise. Pour M. Baraka, « il faut, aujourd'hui, trouver de nouveaux moteurs de l'économie. Dans ce sens, aucun secteur ne doit être privilégié ou négligé». Un gouvernement incompétent face à une situation difficile : des résultats déplorables Pourtant, le gouvernement n'a élaboré aucune stratégie de soutien aux secteurs de l'agriculture et du commerce qui nécessitent une aide particulière pour dépasser la crise et créer des opportunités d'emploi. D'autre part, le niveau de consommation a été durement réduit, et la classe moyenne s'est appauvrie et semble condamnée à disparaître à cause d'une volonté politique explicite du gouvernement. D'ailleurs, ce même gouvernement, qui avait promis une réforme inclusive de la caisse de retraite, projette aujourd'hui d'augmenter les déductions sur les salaires des employés pour juguler les failles structurelles de l'institution, et ce, au dépens du revenu et du pouvoir d'achat de la classe moyenne qui constitue la base d'une économie saine. Concernant le secteur de l'emploi, Nizar Baraka a pointé du doigt les 520.000 opportunités d'emploi perdues durant les six derniers mois, soulignant que le Maroc n'a pas connu des indicateurs de chômage et de croissance aussi alarmants depuis le milieu des années 90. A ce propos, M. Baraka a déploré qu' « au lieu d'œuvrer pour sauver des opportunités d'emploi, ce gouvernement donne aux employeurs le droit de licencier 20% de leurs salariés, causant l'émergence de plus de 200.000 nouveaux chômeurs ».