Les adhérents des trois principales organisations syndicales des routiers en France se sont unis pour paralyser ce lundi le trafic dans la plupart des villes de l'Hexagone, afin de protester contre le pétrole cher. Plus de 3.000 poids lourds bloqueront les grands axes routiers et les accès des grandes villes pendant une grande partie de la journée, souligne dans un communiqué l'Union nationale des organisations syndicales des transporteurs routiers (UNOSTRA), précisant que les routiers devraient bloquer les axes du Sud, tout en multipliant les opérations escargots sur les routes de la moitié nord de la France. Les trois organisations syndicales qui ont décidé de passer à l'action, soulignent que cette mobilisation constitue un coup de semonce en attendant des réponses rapides du gouvernement aux revendications des routiers. "Le mouvement sera mesuré et ordonné, c'est une journée nationale de protestation", a indiqué le délégué général de la Fédération nationale des transporteurs routiers, Jean-Paul Deneuville, pour qui l'augmentation des prix des carburants a aggravé davantage la situation financière d'entreprises déjà en difficulté. "Le gazole a augmenté de 44 % depuis deux ans, les frais de péage ont crû de 25 % en trois ans, soit 200 millions d'euros, sans véritable justification", a-t-il précisé, notant que la loi en faveur du temps de travail, de l'emploi et du pouvoir d'achat coûte 250 à 300 millions d'euros par an aux entreprises de transport. Ce mouvement national est organisé alors que les routiers ont déjà vu les pouvoirs publics accéder à plusieurs de leurs revendications. Le secrétaire d'Etat français aux Transports, Dominique Bussereau avait annoncé le 5 juin dernier une série de mesures destinées à contrer la hausse des prix des carburants, notamment l'accélération du remboursement de la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP). Une autre revendication est en train d'être satisfaite : pour protéger les transporteurs, le gouvernement a déposé un amendement visant à l'obligation de la répercussion de la hausse du gazole dans les factures des transporteurs, sous peine d'une amende pouvant aller jusqu'à 15.000 euros. A quelques encablures de là, les agriculteurs belges menacent de paralyser le pays si le gouvernement ne prend pas de mesures contre le prix élevé du carburant et les bas prix des produits agricoles, rapportent lundi les médias locaux. Cette menace intervient à deux jours de la manifestation des routiers et des agriculteurs prévue, mercredi à Bruxelles, au cours de laquelle ces derniers distribueront de la viande et du lait gratuitement aux passants. Pour le président du syndicat des agriculteurs flamands, Camiel Adriaens, il s'agit de la dernière action symbolique du syndicat. "A partir de cette date, le gouvernement a dix jours pour prendre des mesures. Sinon, nous paralyserons le pays, avec des actions à l'aéroport de Bruxelles, dans les ports et sur le réseau ferroviaire", a-t-il averti. Depuis quelques jours, plusieurs manifestations ont été organisées en Belgique contre la cherté du coût de la vie et la flambée des cours du pétrole, rappelle-t-on.