La vidéo qui circule sur le net, relative au viol d'un enfant, à bord d'une voiture dans une petite localité de la province de Midelt, est plus que dégoutante. Ces affaires de pédophilie sont de plus en plus ébruitées, grâce aux réseaux sociaux et au travail des ONG qu'il faut saluer. Mais cela ne veut pas dire que le phénomène est nouveau. La société marocaine a toujours été «tolérante» avec la pédophilie, et le code pénal est loin d'être répressif à un niveau qui convient à l'atrocité du crime. Pour des considérations sociales, des parents ne portent pas plainte par peur du scandale, surtout quand c'est un membre de la famille qui commet le crime. D'autres retirent leur plainte, comme s'il n'était question que d'une erreur de parcours, vite pardonnée par l'entourage. Or la science a démontré que les pédophiles sont condamnés par leurs pulsions à récidiver. Le code pénal en vigueur est scandaleux à ce sujet. Le viol sur mineur « sans violence » est très peu réprimé. Globalement, le viol n'est pas élevé au rang des crimes de sang, ce qui est le cas dans les démocraties et surtout les pays anglo-saxons. Il y a des jugements choquants où des violeurs sont condamnés à un ou deux ans de prison. C'est pourtant légal parce que c'est le niveau plancher prévu par la législation. Il nous faut un réveil sur les deux plans, sociétal et législatif. L'omerta, cette tolérance, qui est en définitive une lâcheté innommable, doivent cesser, pour la pédophilie et le viol en général. Cela détruit des vies, des destinées. La moindre des choses, c'est que les victimes soient reconnues dans leur statut de victimes et obtiennent justice. Ce n'est pas à elles d'avoir honte mais à leurs agresseurs. Cette inversion des rôles est immorale. Quant à la justice, le code pénal devrait placer le viol au même niveau que le meurtre. Un violeur doit rester en prison pour une longue période, le double si sa victime est mineure. Cette tolérance insupportable envers ces maladies de la société est tout simplement révoltante, inacceptable.