L'indice des prix à la consommation a augmenté de 3% en septembre. Ce qui incite la Chine à acheter des produits agricoles américains. La flambée des prix du porc a poussé l'inflation chinoise vers son plus haut niveau depuis six ans, en septembre. Ce qui complique les efforts de Beijing visant à stimuler la croissance, mais l'incite également à acheter davantage de produits agricoles américains. L'indice des prix à la consommation a augmenté de 3% en septembre par rapport à l'année précédente, selon les données publiées mardi par le Bureau national des statistiques, remettant en cause l'objectif d'inflation fixé par Beijing d'« environ 3% » cette année. L'augmentation des prix à la consommation s'est accélérée après la hausse de 2,8% affichée en août, dépassant les prévisions moyennes d'une croissance de 2,9% par les économistes interrogés par The Wall Street Journal. Le principal facteur est la flambée des prix du porc, en hausse de 69% par rapport à l'année précédente, la hausse la plus rapide en 12 ans. Ce qui a contribué à plus de la moitié de la hausse de l'IPC en septembre, a annoncé le bureau des statistiques. La peste porcine africaine, un virus très contagieux qui tue les porcs mais qui n'est pas contagieux pour l'homme, a gravement nui à la production porcine en Chine, premier producteur et consommateur de porc au monde. La flambée rapide des prix du porc et de l'IPC ont déjà incité Beijing à acheter davantage de porc et de produits agricoles connexes sur les marchés étrangers, tels que les Etats-Unis. L'augmentation des achats de produits agricoles américains pourrait résoudre l'une des principales plaintes de l'administration Trump par rapport au commerce avec la Chine et modérer la flambée des prix des produits alimentaires aux Etats-Unis. Les importations chinoises de porc en septembre ont bondi de 72% par rapport à l'année précédente, après une augmentation de 76% en août, selon les données présentées par The Wall Street Journal basés sur les rapports publiés lundi par le bureau des douanes chinois. Les négociations commerciales de haut niveau entre la Chine et les Etats-Unis ces derniers jours ont abouti à une trêve. Le président Trump a déclaré qu'il renoncerait à une hausse tarifaire sur les importations chinoises si Pékin décidait d'acheter des produits agricoles américains à hauteur de 40 à 50 milliards de dollars. En raison de la longue guerre commerciale, les achats chinois de produits agricoles aux Etats-Unis ont chuté à 8,6 milliards de dollars en 2018, en baisse par rapport à une moyenne annualisée de 21 milliards de dollars enregistrée entre 2012 et 2017, a annoncé dimanche la société d'investissement CICC dans un rapport. En septembre, les prix des produits alimentaires en Chine ont augmenté de 11% par rapport à l'année précédente, soit le rythme le plus élevé en près de huit ans, tandis que les prix des produits non alimentaires ont fléchi à 1%, après une hausse de 1,1% en août. « Le danger d'une inflation alimentaire prolongée est que cela risque d'influencer les prévisions d'inflation », a souligné Ning Zhang, économiste chez UBS. Les décideurs politiques auront du mal à maîtriser l'inflation si les consommateurs s'habituent à la hausse constante des prix, a-t-il précisé. Dans le même temps, la hausse des prix à la production en Chine a encore ralenti en septembre, en raison de la baisse des prix des matières premières, a annoncé le bureau des statistiques. L'indice des prix à la production a diminué de 1,2% d'une année à l'autre en septembre, par rapport à une baisse de 0,8% en août. « Les autorités chinoises devront faire preuve de vigilance face à une inflation de la consommation alimentée par le porc. Toutefois, Pékin maintiendra probablement une politique d'assouplissement prudente visant à stimuler la croissance économique », explique M. Zhang. Lors d'une réunion avec les gouverneurs de province lundi, le Premier ministre chinois Li Keqiang a affirmé que l'économie chinoise était soumise à une pression accrue en raison de la faiblesse de la demande, du ralentissement de la croissance dans certaines localités et de la flambée des prix de certains produits alimentaires. Il a exhorté les responsables locaux à résister à la pression et à stabiliser les prix et la croissance de l'emploi afin d'atteindre les objectifs économiques de la Chine cette année. Un sondage d'économistes réalisé par The Wall Street Journal s'attend à ce que la croissance économique chinoise affiche un nouveau ralentissement, de 6,1% au troisième trimestre, soit le rythme le plus faible depuis plus de 25 ans. Le Bureau national des statistiques publiera des chiffres sur la croissance et d'autres données économiques ce vendredi