Les journaux nationaux publiés lundi ont majoritairement qualifié de « farce » et « scandale du siècle » la finale-retour de la Ligue des champions africaine de football disputée dans la nuit de vendredi à samedi au stade olympique de Radès entre le Wydad de Casablanca (WAC) et l'Espérance Sportive de Tunis (EST). Ainsi, « Al Mountakhab » écrit que dans « un match historique » qui s'est étendu sur deux jours et qui s'est terminé à la 62è minute, l'EST a remporté le titre le plus controversé au monde et dans l'histoire du football professionnel sous l'égide de la FIFA, aux dépens du WAC avec un score dans un match incomplet de 1-0, qualifiant de « scandale » cette farce. Dans un autre article, le bihebdomadaire spécialisé estime que « les lobbies de la corruption » participent à l'avilissement du sport et du football dans le continent, où une « mafia » bien ancrée lutte contre le changement et veille à perpétuer les pratiques de la corruption au sein des instances dirigeantes et les compétitions continentales, pénalisant les clubs et les équipes nationales. Le monde a été témoin vendredi d'une « farce » et d'une « mascarade » dans le stade de la banlieue tunisienne de Radès lors d'une soirée sportive et de football qui a coïncidé avec une nuit religieuse de spiritualité, ajoute la publication sportive, notant que la soirée a été, malheureusement, dépourvue de fondements moraux et de l'esprit sportif inhérents au football. De son côté « Assabah » souligne sous le titre « Scandale du siècle » que la farce de vendredi dernier pouvait se poursuivre indéfiniment avec une équipe ternie par les scandales, sans compter la perspicacité des responsables du club casablancais qui ont décelé « le complot » en suspendant le match jusqu'à l'utilisation de la technique « VAR », puis en quittant le stade et boycottant la cérémonie de remise du trophée après l'annonce par Ahmed Ahmed de la fin du match. La lutte contre la corruption dans le sport africain vient de commencer et ne devrait pas se cantonner à des communiqués de dénonciation, voire des procédures judiciaires, ajoute le quotidien, précisant que cette confrontation devrait se faire à travers des armes efficaces, même s'il faut passer par la politique de la chaise vide. Sous le titre « patience Wydad Al Oumma », Akhbar Al Yaoum fait observer, pour sa part, que ni la cérémonie de remise du trophée, ni les dispositions juridiques avancées par telle ou telle partie, ni l'opportunité de gagner le match ratée par le WAC en se retirant de la rencontre ne resteront gravées dans l'histoire du football, précisant que seul l'acte héroïque du staff du club casablancais face à la corruption sera retenu. Dans les colonnes d' »Al Massae », on peut lire qu'en proclamant l'EST vainqueur de la Ligue des champions d'Afrique aux dépens du WAC par la CAF après la suspension de la rencontre, « le club tunisien a volé le titre » de la compétition, faisant part de la décision de saisir le TAS après l'injustice subie par l'équipe lors de la finale-aller et la finale-retour. Par ailleurs, le quotidien arabophone se fait l'écho des commentaires de la presse internationale qui a vivement réagi à la « farce de Rades » dénonçant la CAF en raison de « la panne soudaine » de la « VAR » et lui endossant la responsabilité de l'échec de la finale de la plus grande compétition africaine pour les clubs. Pour « Al Ahdat Al Maghribia », la FRMF a choisi la politique de confrontation pour dénoncer le complot contre le WAC qui a permis de voler le titre de la Ligue des champions au club casablancais et de l'offrir sur un plateau d'argent à l'EST dans une finale qui sera gravée dans les mémoires et ternira l'image du football africain. « La farce », titre « Assahra Al Maghribia » qui écrit dans un article sur le sujet que la finale de la Ligue des champions 2019 sera historique à tous points de vue et mettra un gros point d'interrogation sur la crédibilité de la CAF présidée par le Malgache Ahmad Ahmad qui a exprimé sa colère et son mécontentement face à la manière dont l'EST a été couronnée. Même son de cloche du côté du journal francophone « L'Opinion » qui, sous le titre « comme la VAR, le foot africain en panne », note que la finale de la Ligue des champions à Radès aurait dû être une fête qui couronne une saison de football, or le spectacle présenté sur l'aire du jeu et dans les couloirs est indigne d'un continent qui aspire à progresser et à professionnaliser son sport. Sous le titre « le WAC victime du vol assisté répétitif », « Libération relève que le club casablancais a vu de toutes les couleurs lors des deux ultimes actes de la Ligue de champions africaine après « les grossières erreurs d'arbitrage » de la finale aller perpétrées par un certain Gricha, qui se sont rajoutées à une autre bévue de taille commise lors du match retour qui a mis à nu toutes les misères et les micmacs qui affectent la compétition majeure des clubs au niveau continental.