Pour la première fois en deux siècles, l'empereur japonais Akihito cèdera le 30 avril 2019, en vertu d'une loi exceptionnelle, son trône impérial à son fils aîné, après plus de 30 ans de règne. Cette abdication intervient en raison de l'âge avancé de l'empereur (85 ans) et de son état de santé en déclin. Le prince héritier, Naruhito, sera, le 1er mai 2019, le 126e souverain du trône du Chrysanthème. Le Japon basculera, à partir de cette date, dans l'an 1 de la nouvelle ère impériale « Reiwa » (« belle harmonie »), après trois décennies d'ère Heisei (« parachèvement de la paix »). L'ensemble des dispositions accompagnant cet événement, y compris la date de l'abdication, ont été décidées par le gouvernement et non la famille impériale. Les principales cérémonies protocolaires auront lieu dans la salle du Palais impérial et seront diffusées sur la chaîne publique NHK. L'ensemble des événements y afférents s'étale sur des mois, avec un autre rendez-vous à l'automne quand seront accueillies de nombreuses personnalités dont des chefs d'Etat. « Il y a plusieurs étapes dans le cérémonial de succession qui ne sont en fait précisées dans aucune loi », précisait récemment lors d'une conférence de presse l'éditorialiste et historien Eiichi Miyashiro. Contrairement aux précédentes successions, le peuple nippon se prépare, cette fois-ci, à des cérémonies historiques sans précédent car c'est la première fois qu'un souverain nippon abdique de son vivant. Ainsi, des rassemblements publics sont attendus aux abords du palais impérial et de sanctuaires. L'empereur Akihito et son épouse Michiko ont sillonné, durant trois décennies de leur règne, le pays notamment pour soutenir les victimes des catastrophes naturelles. Très respecté, le couple impérial accorde beaucoup d'importance à cette proximité avec les citoyens. Héritant de nouveaux titres d'empereur et d'impératrice émérites, ils cèdent le palais impérial à Naruhito (59 ans) et son épouse Masako (55 ans). Naruhito deviendra alors le nouveau « symbole du peuple et de l'unité de la nation », selon la Constitution de 1947. Le futur empereur promet de s'inscrire dans la même continuité. Il a d'ailleurs signalé qu'il continuerait à œuvrer pour que les abus du Japon durant la guerre ne soient pas ignorés des générations futures.