Alors que les initiatives antifrançaises se multiplient en Chine, l'Elysée a décidé d'adresser plusieurs messages aux autorités chinoises à l'occasion de la visite en Chine, cette semaine, de l'ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin et du président du Sénat Christian Poncelet. M. Raffarin, coutumier des visites à Pékin et dont le voyage était prévu de longue date, s'est vu confier, dans le contexte diplomatique agité actuel, la mission d'apaiser les tensions avant l'arrivée plus officielle du conseiller diplomatique du président, Jean-David Levitte, ce week-end. Premier à arriver sur place, lundi, Christian Poncelet doit notamment rencontrer l'escrimeuse handicapée Jin Jing, une des porteuses de la flamme olympique chahutée lors de l'étape de parisienne, pour lui présenter des excuses officielles de la part de Nicolas Sarkozy et une invitation à venir à Paris. "Je veux vous dire que j'ai été choqué par les attaques dont vous avez été l'objet le 7 avril à Paris et, pour le courage que vous avez montré, j'ai un profond respect envers vous et le peuple dont vous venez. Il est compréhensible que le peuple chinois ait été blessé et je condamne fermement", écrit notamment le président français dans ce document rendu public. M. RAFFARIN PORTERA UNE LETTRE DE JACQUES CHIRAC Jean-Pierre Raffarin est quant à lui attendu mercredi. Si l'entrevue du vice-président de l'UMP avec le premier ministre chinois Wen Jiabao a été confirmée avant le début des tensions franco-chinoises, l'Elysée a profité de son voyage pour lui donner une lettre à transmettre aux autorités chinoises. M. Raffarin emmènera aussi avec lui une lettre de l'ancien président Jacques Chirac, qui devait se rendre à Pékin dans le cadre de sa fondation pour le dialogue des cultures avant d'en être empêché par une intervention chirurgicale. Ces initiatives françaises témoignent d'une volonté de calmer le jeu avec la Chine après le passage catastrophique de la flamme olympique à Paris et les menaces de bouder la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques. Les manifestations contre la France et ses symboles économiques se sont multipliées au cours des derniers jours. Plusieurs villes chinoises ont été le théâtre de rassemblements, visant notamment le groupe Carrefour au cours du week-end. En revanche, aucune nouvelle manifestation de ce type n'avait été signalée lundi. Auparavant, des messages circulant sur Internet et par SMS appelaient à un boycott des produits de l'enseigne française. M. Sarkozy, qui a reçu Zhao Jinjun, représentant spécial du président chinois Hu Jintao, vendredi, avait annoncé que "les échanges entre la France et la Chine se poursuivraient ces prochains jours dans le cadre du partenariat stratégique franco-chinois, que les deux parties entendent continuer à approfondir". Mais il n'avait pas manqué de renouveler son appel "à la reprise du dialogue entre les représentants du dalaï-lama et les autorités chinoises".