De Janvier à Septembre 2018, Stagiaires.ma, site qui accompagne chaque année plus de 200 000 étudiants dans leur recherche de stage au Maroc, a mené une étude intitulée « Baromètre du stage et de l'employabilité ». Cette étude a été réalisée auprès de plus 420 000 étudiants et plus de 24 000 managers. Objectif : établir un comparatif entre formation publique et privée, ainsi qu'une étude de la corrélation entre stage et employabilité des jeunes lauréats. Forte dépendance et grandes discordances 84 % des recruteurs ont fait appel à des stagiaires en 2018. C'est le premier constat dressé par cette étude, qui relève une hausse de 6 % par rapport à 2017. Toujours dans le comparatif, l'étude met en évidence une évolution conséquente, puisqu'en 2014, seules 38 % des entreprises faisaient appel à un stagiaire. En outre, 85 % des entreprises (TPE, PME et Grande Entreprises) proposent des stages de plus de 3 mois, or seul 52 % des stagiaires sont intéressés par ce genre de durée. Cet écart entre les besoins et attentes des stagiaires, d'une part, et ceux des entreprises, d'autre part, s'est reflété sur le degré de satisfaction des deux parties. En effet, 63% des recruteurs sont insatisfaits de leurs stagiaires, tandis que 67% des étudiants le sont de leur dernier stage. Dans un autre registre, mais toujours lié au temps, il existe une discordance entre les périodes les besoins des entreprises en stagiaire et la disponibilité des étudiants pour effectuer un stage. En effet, le 2ème trimestre de l'année (Avril à Juin) est le moment prisé par 84% des entreprises pour accueillir des stagiaires, tandis que le troisième trimestre (Juillet à Septembre) est le créneau durant lequel les stagiaires sont le plus disponibles pour partir en stage (38%). Autre sujet d'insatisfaction pour les recruteurs, la recherche de stagiaires dans la mesure où, 73% des recruteurs rencontrent des difficultés lors du recrutement de stagiaires. Ces difficultés sont notamment liées au manque de réactivité de l'école (93%), à la qualité des profils (77%), à l'absence lors de l'entretien (61%) ou encore à l'indisponibilité des stagiaires (49%). Insatisfaction des stagiaires Les stagiaires, pour leur part, soulèvent le problème de prise de contact avec le décideur (91%), le suivi de la candidature (85%), le choix de l'entreprise (76%) et la validation de la problématique (71%). Des horaires de travail incompatibles, un défaut d'accompagnement et d'encadrement, des indemnités de stage et avantages en nature pas très satisfaisants forment les principales insatisfactions auprès des stagiaires. A noter que, selon les résultats du baromètre 2018, 73% des recruteurs offrent des primes et avantages en nature à leurs stagiaires. Les TPE semblent être les plus généreuses (92%) contre 73% et 54% respectivement pour les PME et les Grandes Entreprises. Cependant, la valeur de ces indemnités n'est pas révélée or en générale celle-ci ne dépasse pas 1000 dirhams/mois pour un stage en première année, somme largement insuffisante ne serait-ce que pour couvrir les déplacements du stagiaire. Ecart flagrant entre écoles privées et écoles publiques « S'il y a un enseignement majeur qui ressort de l'édition 2018 du Baromètre du marché des stages au Maroc c'est bien le rôle primordial que doivent jouer les écoles de formation et les universités dans le cadre de l'accompagnement des étudiants en tant que levier incontournable pour développer l'employabilité des étudiants. En effet, une étroite corrélation existe entre l'encadrement des étudiants et leur chance d'intégrer le monde professionnel », explique l'étude menée par Stagiaires.ma. Ainsi on remarque que les écoles privées sont celles qui fournissent le plus d'effort en termes d'accompagnement avant et après le stage. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : 61% des étudiants du privé affirment avoir bénéficié de rencontres avec les entreprises contre 8% pour ceux du public ! Pendant la durée du stage, bis repetita, c'est la même logique qui est constatée : 87% des étudiants du privé ont été accompagnés par leurs écoles dans la réalisation du rapport de stage contre 38% pour le public ; pour le choix de la problématique, 61% contre 5% respectivement.