La communauté des Marocains résidant à l'étranger (MRE), qui s'élève à environ 3,18 millions de personnes (54,6 % d'hommes et 45,4 de femmes), est appelée à connaître plus de mixte en raison notamment de la féminisation croissante de la population active, estime le Haut Commissariat au Plan (HCP). La structure par sexe des MRE chefs de ménage migrants est constituée de 94,1 % d'hommes contre 5,9 % seulement de femmes, précise le HCP, qui vient de publier les résultats de son enquête sur "l'insertion socio-économique des MRE dans les pays d'accueil", réalisée en 2005 sur un échantillon de 2.832 chefs de ménage marocains résidant à l'étranger. L'âge moyen des MRE a tendance à s'élever. De 20 ans dans les années 60, il est passé à 23 ans dans les années 80 avant de grimper à 28 ans dans les années 2000, indique le HCP, qui souligne que l'âge moyen actuel des chefs de ménage migrants enquêtés est de 42,3 ans, une moyenne qui "reflète une pyramide des âges essentiellement répartie entre 30 et 60 ans". Selon l'enquête, 63,7 % des MRE avaient émigré à l'étranger il y a au moins 15 ans et environ le tiers (36,2 %), résidait à l'étranger il y a moins de 15 ans, dont sept sur dix ont une ancienneté migratoire inférieure à 5 ans. Il ressort également de l'enquête du HCP que 85,6 % des chefs de ménage migrants sont mariés, 11,4 % sont des célibataires, 2,2 % sont des divorcés et 0,8 % sont des veufs. La ventilation de l'ensemble des MRE âgés de 15 ans et plus selon l'état matrimonial et l'âge, montre qu'une proportion importante de la population migrante des deux sexes est mariée (62,9 %), 35,4 % sont des célibataires, 1,1 % sont des divorcés et 0,6 % sont des veufs. La communauté des MRE est également marquée par sa jeunesse. L'âge moyen de cette communauté est de 26,3 ans (27,7 ans pour les hommes contre 24,7 pour les femmes). Selon les groupes d'âges fonctionnels, les MRE se répartissent à raison de 68,2 % pour les 15-59 ans (avec 68,8 % pour les hommes et 67,4 % pour les femmes) et 29 % pour les moins de 15 ans (26,9 % pour les hommes et 31,5 % pour les femmes). Concernant l'insertion des MRE par l'éducation et la formation, il ressort de l'étude une nette évolution du niveau de scolarisation des MRE chefs de ménage. Parmi ces derniers, 17,7 % n'ont aucun niveau d'instruction, 18,5 % ont le niveau primaire, 39,2 ont un niveau secondaire et 19,8 % ont un niveau universitaire. L'enquête montre, également, une faible adéquation entre l'éducation et l'emploi et un faible accès des MRE employés à la formation professionnelle. En effet, 42,4 des MRE chefs de ménage affirment que l'emploi qu'ils occupent ne correspond pas du tout à leur formation, 27,8 % des sondés qualifient cette adéquation de moyenne et seulement 29,9 % estiment que leur emploi est en parfaite relation avec leur formations et diplômes. De plus, l'enquête révèle que les MRE chefs de ménage employés accèdent peu à la formation professionnelle. 70,3 % d'entre eux déclarent n'avoir jamais suivi une formation professionnelle, contre 30,7 % qui affirment le contraire. Pour ce qui est de l'insertion des MRE par l'accès au marché du travail des pays d'accueil, la même enquête révèle que le taux d'activité de l'ensemble des MRE âgés de 15 ans et plus est de 57,1 % (74,6 % pour les hommes et 34,7 % pour les femmes). Ces chiffres, estime le HCP, dénotent une participation limitée des femmes au marché du travail des pays d'accueil. Le taux de chômage, qui s'élève à 8,2 % pour les MRE enquêtés, affecte plus les femmes (12,9 %) que les hommes (6,5 %). Il ressort de la répartition des MRE actifs selon les professions principales que près de 71 % sont employés dans des professions de faible qualification. Les professions nécessitant des niveaux élevés de qualification ne sont exercées que par 7,5 % des MRE actifs. Le reste des professions occupe 21,5 % des MRE actifs. Selon le statut professionnel des MRE, le salariat reste dominant avec près de 90 %, les employeurs et les indépendants représentent près de 9,4 %, précise l'enquête, ajoutant que 27 % des MRE actifs salariés sont des femmes. L'analyse des liens économiques et sociaux des MRE avec le Maroc et les pays d'accueil fait ressortir que 56,4 % des chefs de ménage enquêtés ont réalisé au moins un investissement au Maroc ou aux pays d'accueil, soit un nombre moyen d'investissement par ménage de 0,78 %. Ces ménages consacrent l'essentiel de leurs investissements, dont les deux tiers ont été réalisés au Maroc, à l'immobilier (81,4 %) et au commerce (8,4 %). Les secteurs de l'industrie, de l'agriculture et du tourisme n'en totalisent que 5,3 %. L'analyse des intentions d'investissement des MRE au Maroc montre que 60,3 % des MRE, chefs de ménage, envisagent de réaliser des investissements dans leur pays d'origine, que 53,7 % de ceux qui ont déjà investi au Maroc et 65,5 de ceux qui ne l'ont pas encore fait comptent y investir. Interrogés sur les incitations dont ils souhaiteraient bénéficier pour investir au Maroc, les MRE chefs de ménage insistent en priorité sur les facilités administratives (42,4 % des déclarations), les facilités d'accès au crédit (18,5 %), les encouragements fiscaux (12,6 %), la transparence et la lutte contre la corruption (8,9 %), l'accueil, l'orientation et le renseignement (6 %), l'infrastructure (5,5 %) et l'aide technique et technologique (1,5 %).