Une commission de l'ONU a dénoncé, vendredi 20 novembre dans une résolution les "violations graves et répétées" des droits de l'homme en Iran, notamment lors de larépression des manifestations ayant suivi la dernière élection présidentielle. Le texte devrait être adopté prochainement par l'Assemblée générale de l'ONU. Le soutien à l'Iran diminue La résolution non contraignante, présentée par le Canada, a été votée par 74 voix contre 48 par la commission plénière des droits de l'Homme de l'Assemblée générale où siègent les 192 Etats membres de l'ONU. Le soutien à l'Iran a ainsi légèrement diminué depuis l'an dernier, lorsqu'une résolution similaire avait été adoptée par 70 voix contre 51. L'Arabie saoudite, qui avait voté "non" en 2008, a voté "oui" cette année, volte-face interprétée comme exprimant l'irritation de Riyad aux événements du nord-Yémen voisin où l'Iran est soupçonné de soutenir une rébellion chiite dans un conflit qui déborde en territoire saoudien. Condamner harcèlement et torture La résolution exprime la "profonde préoccupation" de la commission devant les "violations graves et répétées" des droits de l'homme en Iran. Elle mentionne tout particulièrement "la réaction du gouvernement à la suite de l'élection présidentielle du 12 juin et la multiplication concomitante des atteintes aux droits de l'homme". Celles-ci comprennent notamment des "actes deharcèlement, d'intimidation et de persécution", mais aussi "le recours à la torture et aux peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, y compris la flagellation et l'amputation." Résolution d'inspiration occidentale L'ambassadeur d'Iran à l'ONU, Mohammad Khazaee, a vivement protesté contre la présentation de cette résolution par le Canada, qu'il a accusé de révéler ainsi "ses mauvaises intentions" et son désir "de promouvoir des objectifs politiques étroits". Généralement soutenu par les pays musulmans et certains ténors du mouvement des non-alignés comme l'Inde, l'Indonésie, Cuba et le Venezuela, Mohammad Khazaee a dénoncé le recours d'inspiration occidentale aux résolutions ciblant spécifiquement un pays, affirmant que ce sont toujours les pays en développement qui en font les frais. "Aucun gouvernement, pas même le mien, ne peut prétendre à la perfection" en la matière, a-t-il dit, dénonçant "l'instrumentalisation à des fins politiques du concept des droits de l'homme".