Qui l'a tuée? Un jeune marocain de 20 ans. Oui mais encore? Eh bien ce jeune avait été condamné à 7 ans de prison pour viol. Mais, la Justice avait décidé qu'ayant exécuté 5 années de sa peine, il pouvait être relâché et renvoyé dans son pays d'origine. L'Obligation de quitter le territoire français tombe automatiquement. Pour son exécution, il faut obtenir un laisser-passer du pays d'origine, dans ce cas le Maroc. Et le Maroc a rapidement fourni ce fameux document. Autrement dit, la question de l'OQTF ne se posait absolument pas. Le problème est ailleurs et il est plus profond pour la Justice française. Première erreur donc, c'était la libération deux ans avant le terme du criminel. Et ça, les Français n'arrivent toujours pas à l'admettre, surtout dans le cas des violeurs et des assassins. Des cas comme ça il y en a des milliers en France. Il y a des Français et aussi des étrangers. Les Français on ne peut les renvoyer nulle part, tandis que les étrangers subiront les OQTF. Très normal, le pays a le droit de penser à la sécurité de ses citoyens, on est d'accord. Il y a en ce moment 447.000 OQTF en attente d'exécution. L'année dernière, sur 135.000 OQTF, 15.000 seulement ont été exécutés. Comme il faut toujours obtenir le laisser-passer du pays d'origine, certains pays refusent d'où le blocage. Là aussi on comprend les Français, un pays n'a pas le droit de bloquer. D'autre part, le jeune présumé coupable a été placé en centre de rétention administrative. La loi limite le séjour dans ces lieux à 90 jours et c'est une directive européenne à laquelle la France doit se soumettre. Qu'à cela ne tienne, il n'y aura pas de problème de ce coté-ci. Le problème c'est que le concerné a été relâché 15 jours avant la fin de la période réglementaire. Les autorités lui avaient même loué une chambre d'hôtel en attendant le laisser-passer qui était parvenu dans les temps aux autorités compétentes. C'est là que se produit le drame. Si le jeune garçon avait accompli sa peine de prison, ou si la rétention était allée à son terme, le drame aurait pu être évité. Ce n'est donc pas une question de laisser-passer. Pa conséquent, les débats en France auraient pu se concentrer sur l'exécution des peines, sur les critères de libération des condamnés pour viol, sur les directives européennes... Au lieu de cela, on se jette sur les OQTF et on profère des menaces contre les pays qui refusent de rapatrier leurs délinquants. Et là on fait des propositions: On arrête l'aide au développement; on interdit les transferts d'argent, vers les pays d'origine; on interdit aussi aux responsables de ces pays d'aller se faire signer en France. Ils sont marrants ces Français. D'abord, l'aide au développement ne fait vivre aucun pays, elle n'est pas vitale. S'il est vrai qu'elle atteint 13 milliards d'euros, les pays n'en obtiennent qu'une infime partie. Autrement dit, on peut s'en passer. Ensuite, interdire les transferts d'argent vers les pays d'origine est une atteinte à la liberté des personnes. Enfin et c'est là où c'est le plus drôle, la France n'est pas le seul pays qui dispose d'hôpitaux à ce qu'on sache. Les dirigeants y vont pour se faire soigner certes, mais c'est surtout par facilité notamment à cause de la langue. Un Rwandais ou un Kenyan n'ira jamais en France pour ses soins. Voilà, voilà, ce n'est pas un réquisitoire contre la France, au contraire, c'est pour montrer qu'en France on sait exporter les grands problèmes. Ce n'est pas nous, c'est l'autre. Je vous ai compris