Les éleveurs se préparent activement pour l'approche de la période de l'Aïd. Cette année, l'événement revêt une importance particulière, car le secteur continue de subir les répercussions de la sécheresse et de la hausse des prix des intrants. Des interrogations persistent quant à l'offre et, plus particulièrement, quant à l'évolution des prix. L'Observateur du Maroc et d'Afrique a interrogé Nabil Errouissi, l'un des professionnels membres de l'association nationale des éleveurs ovins et caprins (ANOC), présents lors du SIAM 2024, qui a été récompensé par le prix du meilleur géniteur de moutons lors de cette édition. Selon lui, l'offre devrait être adéquate pour répondre à la demande, mais il prévient que les prix connaîtront une augmentation significative. Pour les ovins, cette hausse pourrait se situer entre 1 500 et 2 000 DH, tandis que pour les caprins, elle pourrait dépasser les 750 DH, et pour les bovidés, elle oscillerait entre 3 000 et 5 000 DH. L'éleveur estime que les tarifs varieront en fonction des régions. Par exemple, dans la région de Bejaâd, située dans Béni Mellal-Khénifra, les éleveurs font face à des difficultés en raison de la rareté de l'eau, ce qui se traduira par des prix plus élevés par rapport à d'autres régions moins touchées. Les difficultés des éleveurs D'après le professionnel, cette augmentation des prix ne suffira en aucun cas à compenser les charges supportées, qui ont considérablement augmenté, avec une hausse allant de 60 à 100% selon les produits. La hausse des coûts des intrants, en particulier de l'alimentation du bétail, a été particulièrement marquée cette année en raison du contexte de crises multiples qui touchent la planète, notamment la guerre en Ukraine, l'inflation et la sécheresse. « Nous nous trouvons face à une année complexe », déclare-t-il, soulignant que la plupart des éleveurs ont dû revoir leur mode d'exploitation et se trouvent confrontés à deux options : augmenter leurs prix ou renoncer à leur activité. Il insiste sur le fait que « cette situation n'est pas avantageuse pour les éleveurs, même si certains pensent qu'ils en tirent profit. En réalité, ils ont du mal à joindre les deux bouts ».