Pendant le mois de ramadan, les dépenses par ménage augmentent en moyenne de 18,2% par rapport aux autres mois de l'année, avec une hausse de 15,4% en milieu urbain et de 4,8% en milieu rural, selon les données de la dernière enquête sur le niveau de vie des ménages, menée par le HCP en 2022/2023 et portant sur une période d'un an. 92% de cette croissance provient de la dépense des ménages urbains. Toutes les catégories sociales augmentent leur consommation pendant ce mois, avec une hausse de 8,4% pour les 20% les moins aisés, de 9,7% pour la catégorie intermédiaire et de 8,9% pour les 20% les plus aisés. Par type de dépense, le budget alloué à l'alimentation est de 17,8% plus élevé pendant le Ramadan en comparaison avec les autres mois. Cette hausse est de 19% en milieu urbain, de 4,5% en milieu rural, de 3,3% pour les ménages les moins aisés, de 11,9% pour les intermédiaires et de 12,5% pour les plus aisés. L'étude du HCP révèle aussi un changement qualitatif dans les habitudes alimentaires, avec un déclin des produits riches en calories tels que les céréales, les sucres et les produits sucrés, au profit des produits riches en protéines et en vitamines comme les viandes, les poissons, les légumes et les fruits frais, ainsi que les œufs et les produits laitiers. Cette transition se traduit par des variations significatives dans les quantités consommées de différents produits alimentaires. Hausse des dépenses alimentaires... Les produits qui voient une augmentation notable de leur consommation pendant ce mois incluent le lait et les produits laitiers, avec une moyenne de 35,8 litres par ménage, contre 23,7 litres en moyenne mensuelle les autres mois. De même, les quantités d'œufs passent de 39,4 à 52,2 unités, de viandes de 11,3 kg à 15,1 kg et de poissons de 5,2 kg à 6,8 kg. Même tendance haussière pour les fruits et légumes frais dont la quantité consommée augmente de 22,9 kg à 54,3 kg et de 48,3 kg à 55,1 kg respectivement. Les produits alimentaires qui voient une augmentation modérée de leur consommation pendant le Ramadan comprennent les « céréales et produits dérivés » (77,4 kg par mois et par ménage pendant le Ramadan, contre 72,7 kg le reste de l'année), les « sucres et produits sucrés » à 11,0 kg contre 10,0 kg, le « beurre, huiles et autres matières grasses » à 10,4 kg contre 9,6 kg et le « café, thé et plantes aromatiques » à 2,8 kg contre 2,3 kg. En termes de dépenses, les produits alimentaires qui enregistrent une augmentation pendant le Ramadan sont les « poissons » (57,7%), les « fruits » (43,3%), les « œufs » (35,7%), les « produits laitiers » (34,8%), les « sucres et produits sucrés » (30,3%) et les « viandes » (26%). En revanche, les dépenses consacrées aux « repas, aliments et boissons consommés à l'extérieur » diminuent de 30,6%. ...et des dépenses non alimentaires Les dépenses non alimentaires connaissent une augmentation de 18,5% pendant le mois de Ramadan, avec une hausse plus prononcée en milieu urbain (13,4%) par rapport à celui rural (5,1%). Cette augmentation varie également selon les catégories sociales, étant de 13,2% pour les 20% des ménages les moins aisés, de 8,1% pour les ménages intermédiaires et de 7,2% pour les 20% les plus aisés. Cette augmentation est principalement attribuable à une hausse des dépenses liées au transport (61,9%), aux soins médicaux (28%), aux loisirs et à l'enseignement (25,7%), à la communication (25%) et à l'habitation et à l'énergie (12,7%). En revanche, les dépenses en habillement diminuent de 11,5% pendant cette période.