Avec le changement des habitudes de consommation des Marocains au cours du mois de Ramadan, le caddie moyen augmente en moyenne de 15 %, selon le micro-sondage réalisé par le Soir échos. La fièvre acheteuse gagne toutes les familles au point que quasiment le tiers de leur dépenses n'est en fait que du gaspillage. HCP : « En 2007, la dépense totale des 20 % les plus aisés des ménages qui est de 6,4 fois celle des 20 % les moins aisés au mois de ramadan a été de 7,2 fois pour le reste des mois de l'année. Les habitudes de consommation des Marocains changent au cours du mois de Ramadan. La fièvre acheteuse gagne toutes les familles au point que le caddie moyen augmente en moyenne de 15 %, sans oublier les différences entre le milieu urbain et celui rural. Un chiffre non officiel mais qui ressort du micro-sondage réalisé par le Soir échos. L'essentiel de cette recrudescence du budget alloué aux dépenses alimentaires est à attribuer aux produits comestibles à grande échelle en raison de leur qualité nutritionnelle (riches en protéines animale et végétale). L'alourdissement du panier de la ménagère se fait au dépend de dépenses non-alimentaires. Cette année, avec la concomitance du mois sacré et les vacances estivales, la dépense moyenne des loisirs et transport enregistrerait une chute conséquente, puisque la majorité des familles ont décalé la période de leur congés. La dernière enquête réalisée par le HCP sur les effets du Ramadan sur la consommation, les prix, l'inégalité et la pauvreté date de 2007. Il en ressort globalement que les consommateurs sacrifient par effet compensatoire une partie de leur budget alloué aux dépenses de consommation comme l'Hygiène et soins de santé qui se réduisent de 14,4 %, l'Habitation et énergie (-7,0 %), et les équipements ménagers (-3,9 %). L'acte de jeûne est censé enseigner aux Musulmans de faire des économies et d'apprendre le sens de la solidarité, la modestie et la patience. Or, dans la pratique il n'en est rien. Les familles qui célèbrent le Ramadan voient leur dépenses alimentaires flamber. Apparemment ce n'est que l'effet des mauvaises habitudes, explique l'économiste Mohamed Chiguer. Et d'avertir que presque le tiers de ces dépenses n'est en fait que du gaspillage. Au cours du mois saint, l'excès de consommation fait des ravages. L'essentiel des achats concerne les viandes, volailles et poissons ; les légumineuses, les légumes, fruits frais et secs ou encore les produits laitiers, produits frais et les boissons. L'enquête réalisée par le HCP laisse ressortir un bond spectaculaire «des fruits frais dont la dépense au Ramadan 2007 a augmenté de 104,1 % par rapport au reste de l'année, suivis du lait et produits laitiers (62,2 %), des boissons (53,8 %) et des viandes et volailles (22,9 %).» Cette ruée vers les produits, résultat du changement brusque des comportements de consommation, engendre sur son passage un déséquilibre Offre-Demande, qui ne manquerait pas de susciter une hausse du coût de la vie. Ce comportement du marché qui est tout à fait logique causerait une évolution de l'inflation alimentaire de l'ordre de 0,3 % en moyenne. Généralement pour cette année, l'indice des produits alimentaires ne marquerait pas de hausses significatives comparativement aux années précédentes. «L'inflation alimentaire courant du mois de Ramadan de cette année pourrait être à l'origine de 0,3 point, de la variation annuelle de l'IPC », estime cet économiste. Toujours selon le HCP, les résultats d'une étude à l'interne réalisée en 2008 laisse dégager que la hausse enregistrée dans les fruits frais variait généralement entre 10 et 15 % contre 3 à 5 % pour le groupe des légumes frais, poissons, œufs et produits laitiers. S'agissant du reste, à l'exemple des viandes et produits sucrés, la montée des prix ne dépassait guère le 1 %. «En 2007, la dépense totale des 20 % les plus aisés des ménages qui est de 6,4 fois celle des 20 % les moins aisés au mois de ramadan a été de 7,2 fois pour le reste des mois de l'année», peut-on lire. * Tweet * * *