Des acteurs associatifs se préparent à manifester demain vendredi 16 mai devant l'ambassade d'Algérie à Paris contre la détention arbitraire de deux militants.Mohand Kadi, étudiant de 23 ans, militant de l'association RAJ (Rassemblement Actions Jeunesse), et Moez Bennacir, assistant d'édition tunisien de 25 ans, résident en Algérie. Ils ont été arrêtés par la police à Alger, en marge d'une manifestation organisée par le mouvement Barakat en protestation « contre le quatrième mandat » et pour le droit de s'exprimer et de manifester. Ils ont été inculpés le 20 avril, pour « attroupement non armé portant atteinte à l'ordre public » en vertu des articles 97 et 98 du code pénal, par la chambre d'accusation de la cour d'Alger. Ils ont comparu devant le tribunal d'Alger, dimanche 11 mai, pour répondre de ce chef d'inculpation. Le parquet a requis une peine de prison d'un an ferme, malgré la démonstration faite par le collectif des avocats de la vacuité du dossier, et la demande de leur relaxe introduite par ce dernier. Le verdict est mis en délibéré pour le 18 mai. En attendant, Mohand et Moez restent incarcérés. « Rappelons que ni les services de sécurité, ni les instances judiciaires n'ont motivé, par des faits circonstanciés et caractérisés, leur incarcération suivie de leur inculpation », soulignent les organisateurs de la manifestation qui dénoncent cet « arbitraire caractérisé et ce déni flagrant du droit dont font preuve les autorités algériennes à l'égard de ces deux jeunes citoyens algérien et tunisien ».