«Je jure devant Dieu et le peuple gabonais de préserver en toute fidélité le régime républicain», «de préserver les acquis de la démocratie», a déclaré à la Présidence gabonaise devant des juges de la Cour constitutionnelle, le général de brigade en costume d'apparat rouge de la Garde républicaine (GR), l'unité d'élite de l'armée qu'il commandait depuis des décennies. Devant des centaines de convives dont des ministres déchus d'Ali Bongo et des ténors de son parti, mais aussi des figures emblématiques de l'opposition, le général les a exhortés à participer à l'élaboration d'une future Constitution qui sera «adoptée par référendum», de nouveaux codes électoral et pénal «plus démocratiques et respectueux des droits humains». Il s'est aussi «engagé» à «remettre le pouvoir aux civils en organisant des élections libres, transparentes et crédibles». Le «président de transition» a également annoncé la désignation «dans quelques jours» d'un gouvernement de transition composé de personnes «expérimentées» et «aguerries» à qui il demande la libération «des prisonniers d'opinion» et le retour «des exilés politiques». Depuis son coup de force, l'armée, remerciée par la majorité des Gabonais de les avoir «libérés du clan Bongo», refuse de parler de coup d'Etat, préférant évoquer un «acte patriotique» ayant évité un «bain de sang». Aucun mort ni blessé n'a été rapporté. Pour rappel, des militaires avaient proclamé le 30 août la «fin du régime» d'Ali Bongo Ondimba, qui dirigeait le Gabon depuis 14 ans, moins d'une heure après la proclamation de sa réélection lors du scrutin contesté du 26 août. Le lendemain, les chefs des corps de l'armée et de la police réunis dans un Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) avec à leur tête le général Oligui, avait accusé l'entourage du chef de l'Etat en résidence surveillée -notamment son épouse et l'un de ses fils -, de «détournement massifs» d'argent public et d'une «gouvernance irresponsable».