32 millions de kilos de légumes sont perdus chaque jour au niveau des marchés de gros à cause des mauvaises conditions du transport et de l'anarchie dans les circuits de distribution. C'est le résultat publié dans le rapport la commission chargée de s'enquérir de la distribution et de la commercialisation des produits agricoles au niveau de différents espaces de vente, notamment les marchés de gros dans la région de Casablanca-Settat, Souss-Massa et Tanger en plus d'un souk hebdomadaire près de Salé. Le dit rapport, révèle ainsi la présence de nombreuses défaillances liées au fonctionnement des marchés de gros, de la distribution et de transport des marchandises. Tout cela a un impact direct sur le prix de vente au consommateur final. Outre les pertes de marchandises, la prolifération du phénomène de la spéculation, la multitude des intervenants, ...le rapport note également que les normes de sécurité sanitaires ne sont pas respectées lors du transport des marchandises. Lors de sa mission exploratoire, la commission a émis une série de recommandations pour corriger les dysfonctionnements. Ainsi il a été préconisé de procéder à une refonte globale portant à la fois sur le cadre juridique qui régit le secteur, la structuration des services, le processus de gestion ainsi que sur les différents acteurs qui s'y interposent. Un nouveau cadre juridique est nécessaire Dans son rapport, la mission propose d'adopter une nouvelle loi régissant la création et la gestion des marchés de gros. Cette loi devrait être complétée par des textes réglementaires définissant leurs règlements intérieurs, les conditions d'intervention des acteurs dans le processus de commercialisation et les modalités d'acquittement des taxes pour accéder à ces marchés. Il est également recommandé de mettre à jour la loi datant de 1962 encadrant les attributions des mandataires des marchés de gros de fruits et légumes, afin de l'adapter à l'évolution des opérations de commercialisation. Un cadre juridique propre aux produits périssables est vivement recommandé. Une fiscalité adéquate Les auteurs du rapport recommandent la mise en place de bourses de produits agricoles dans toutes les régions du Royaume. Ce dispositif permettra le suivi des prix des produits lors des différentes étapes de leur distribution. Autres recommandations phares émises : payer une seule taxe (fixée à 7%), même si la marchandise transite par plusieurs marchés de gros, revoir la taxe exigée par les collectivités territoriales, recourir à de nouveaux mécanismes de collecte des produits agricoles depuis les producteurs ... Suppression des mandataires dans les marchés de gros Dans la cadre de sa mission, la commission a relevé une différence de prix pouvant aller jusqu'à deux dirhams pour le même produit. Le prix varie en fonction du lieu de la vente au sein du même marché : à bord du camion ou par terre dans un «carré » géré généralement par mandataire qui empoche 1% de la valeur de la marchandise en contrepartie de cette prestation. La commission est lors catégorique : il faut supprimer les mandataires dans les marchés de gros qui perçoivent une partie de la taxe de vente en gros sans rendre de service en retour aux commerçants ou aux producteurs. Aussi, on préconise d'accorder des subventions à l'agriculteur afin qu'il puisse supporter la hausse des prix des matières premières nécessaires aux activités agricoles (engrais, gaz) ainsi que les coûts de conditionnement...En contrepartie, l'agriculteur devrait s'engager à produire des quantités déterminées de produits agricoles. La réglementation des intermédiaires et demi-grossistes devient une nécessité, selon le rapport qui propose aussi de soutenir les opérateurs chargés de l'emballage, du stockage, de l'entreposage frigorifique et du déchargement sur les marchés de gros.