«La désignation par le gouvernement en 2021 du groupe séparatiste amazigh MAK comme groupe terroriste a donné au gouvernement des outils juridiques supplémentaires pour poursuivre les opposants politiques affiliés au MAK, tant dans le pays qu'à l'étranger», indique Le rapport du département d'Etat américain sur la situation des droits de l'Homme en 2022. Publié ce lundi 20 mars, ce document rappelle qu'en novembre 2020, le pays a organisé un référendum pour promulguer une nouvelle constitution. Subséquemment, «les restrictions à la liberté de réunion et d'association ainsi que les restrictions aux activités des partis politiques ont entravé l'activité des groupes d'opposition». Les auteurs du rapport précisent que «parmi les questions importantes relatives aux droits de l'homme figuraient des rapports crédibles faisant état de torture ou peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants infligés par des membres des forces de sécurité, des arrestations et détentions arbitraires, des prisonniers politiques, la répression transnationale contre des individus dans un autre pays, de graves problèmes d'indépendance du pouvoir judiciaire, l'ingérence illégale dans la vie privée, de graves restrictions à la liberté d'expression et aux médias, notamment des arrestations et des poursuites injustifiées de journalistes». Il a été également fait état «de sérieuses restrictions à la liberté d'internet, une ingérence substantielle dans les libertés de réunion et d'association pacifiques, y compris des lois trop restrictives sur l'organisation, le financement ou le fonctionnement des organisations non gouvernementales et de la société civile, des restrictions sévères de la liberté religieuse, des restrictions au droit de quitter le pays et du refoulement des réfugiés vers un pays où leur vie et leur liberté seraient menacés». «L'impunité dont jouissaient les policiers et les agents de sécurité demeurait un problème», affirme la même source, ajoutant que «des disparitions ont été signalées». LIRE AUSSI Le gouvernement kabyle en exile rencontre le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme La délégation kabyle a présenté la situation « gravissime que le régime algérien maintient en Kabylie à coups d'arrestation, de violence et de simulacres de procès expéditifs dans lesquels des peines de prison allant de quelques années à la... «Les conditions carcérales étaient dures et potentiellement fatales en raison des violences physiques et des soins médicaux inadéquats», souligne le rapport, ajoutant que «certaines organisations de défense des droits humains ont attribué la surpopulation dans les centres de détention au recours excessif et continu à la détention provisoire». «Le gouvernement a de plus en plus utilisé la détention provisoire en réponse au mouvement Hirak depuis 2019, et le recours excessif à la détention provisoire est resté un problème au cours de l'année», affirme le document, notant que «les forces de sécurité ont régulièrement détenu des personnes qui avaient participé à des manifestations non autorisées ou critiqué publiquement le gouvernement». LIRE AUSSI Police algérienne. Après la violence, l'humiliation Pourquoi est-ce choquant? Parce qu'on n'a jamais vu auparavant des policiers ordonner à des personnes interpellées de baisser le pantalon et découvrir leur derrière. C'est pourtant ce que montre la vidéo. Ces jeunes sont-ils coupables de quelque... Selon la même source, les autorités algériennes ont utilisé des dispositions rédigées en termes vagues pour arrêter et détenir des personnes qu'elles considéraient comme troublant l'ordre public ou critiquant le gouvernement. Parmi les prétextes énumérés figurent «l'incitation à un rassemblement non armé», «l'atteinte à l'unité nationale», «la publication de fausses nouvelles» ou encore «l'insulte à un organisme gouvernemental» Par ailleurs, «le HCR a signalé que les réfugiés et les migrants empruntant des routes terrestres vers et à travers le pays continuent de risquer la mort, des enlèvements, des violences sexuelles et sexistes, des sévices physiques et d'autres violences». «Au cours de l'année, 130 réfugiés expulsés du pays ont signalé des cas de violations de leurs droits humains lors de leur arrestation ou de leur détention, y compris des violences physiques et verbales», souligne la diplomatie américaine. LIRE AUSSI Droits de l'Homme en Algérie. L'ONU préoccupée par la répression croissante contre la société civile « Les actes d'intimidation, de réduction au silence et de répression contre le mouvement des droits humains doivent cesser », a déclaré Mary Lawlor. « La décision de dissoudre ces deux associations des droits humains si respectées démontre une...