Le régime algérien avait également accusé de terrorisme des opposants et des journalistes exilés et a, à plusieurs reprises, demandé leur extradition afin qu'ils soient jugés dans leur pays. Aucun pays n'a suivi là non plus. Ce qui n'a pas empêché le régime d'Alger de les juger et de les condamner à de lourdes peines de prison et à la peine capitale pour certains d'entre eux. Le refus des gouvernements étrangers de retenir le caractère terroriste du MAK, de Rachad et des opposants donne à la junte militaire qui dirige réellement le pays une idée sur sa crédibilité mondiale. Le dernier rapport du département d'Etat américain sur le terrorisme enfonce encore plus profondément le clou. Pour lui, ces mouvements sont politiques et n'ont rein à voir avec le terrorisme. Washington suit très bien ce qui se passe en Algérie surtout l'amendement du code pénal élargissant la définition des actes terroristes, ce qui lui permet de ratisser large dans la masse grandissante des contestataires et des indépendantistes. Le régime peut désigner qui il veut de terroriste. Pour l'Administration américaine, « ces désignations sont motivées davantage par des considérations politiques que sécuritaires, car les deux mouvements sont très critiques à l'égard du gouvernement et ne semblent pas avoir commis ce que les Etats-Unis définissent comme actes de terrorisme ». Et c'est écrit soir sur blanc dans le rapport sur le terrorisme au titre de l'année 2021. Autrement dit, le pouvoir algérien ne peut pas espérer qu'un pays lui livre les opposants et les indépendantistes du MAK.