170 Artistes et 14 concerts d'exception fêteront le retour du festival des Andalousies Atlantiques à Essaouira qui revient pour sa 18ème édition. Exception marocaine et partitions écrites « façon souirie » pour ce rendez-vous unique au monde où des centaines de Musulmans et de Juifs, mais pas seulement, font le choix de se retrouver pour le « bonheur d'être ensemble », de chanter ensemble, de s'écouter et de débattre ensemble. C'est cela l'école marocaine, c'est cela « l'esprit d'Essaouira », disait un jour le grand Edgar Morin se levant au milieu de l'un des concerts du festival pour clamer son émotion en redécouvrant cette capillarité judéo-musulmane enracinée dans la profondeur d'une histoire marocaine multiséculaire. Une émotion qu'Essaouira a le talent d'incarner par la grâce du «Matrouz», cette broderie musicale qui fait alterner arabe et hébreu, melhoun et chgouri, flamenco et «ala», le temps d'un festival exceptionnel. Au programme cette année, le grand Maestro Omar Metioui avec son orchestre « Rawafid » qui accueille Elad Levi et ses musiciens, icônes de la scène juive de la musique arabo-andalouse. Invité aussi, Gusto, un autre chanteur et musicien qui se produit pour la première fois à Essaouira et qui dira à sa façon les plus belles pages du répertoire de la chanson populaire judéo-arabe comme le feront au fil des concerts, Abir El Abed, Zainab Afailal et bien évidemment comme chaque année, la grande diva Raymonde El Bidaouia et Abderrahim Souiri. Soirée « Baqqachot » et « Amdahs » Particulièrement riche en temps forts, cette édition 2022 retrouvera le groupe légendaire des « Hapiyout », ces troubadours juifs du Tafilalet très attendus et dont le concert souiri en 2018 a été partagé sur les réseaux sociaux par des millions de mélomanes. Ensemble Hapiyout au Andalouises Atlantiques en 2018 C'est dans ce registre de l'émotion qu'il faut aussi inscrire cette première à laquelle nous convie Essaouira cette année avec, après minuit, une soirée singulière qui va faire se rencontrer les traditions soufies, musulmane et juive. Une rencontre pour une soirée de « Baqqachot » et de « Amdahs » mêlant l'arabe et l'hébreu que nous devons aux paytanims de l'ensemble « Matrouz » et aux chantres de la troupe « Al Anouar Al Mohamadia ». Jazz, Flamenco, Chgouri et rythmes gnaouis... D'autres premières sont au programme, Mor Karbasi la nouvelle étoile du répertoire séfarade qui montera sur scène avec Zora Tanirt, interprète engagée et talentueuse du patrimoine amazigh. Seront également à Essaouira le Quartetoukan qui parcourt les scènes du monde pour chanter le dialogue israélo-palestinien tandis que le groupe Afalkay né à Essaouira invitera Soukaina Fahsi pour un kaléidoscope très spécial qui fera alterner, façon souirie, la jazz, le flamenco, le chgouri et bien sûr le répertoire gnaoui. Last but not least, Essaouira recevra pour la première fois, le « Grand Ballet Flamenco de Andalucia » la formation andalouse qui se produira grâce à la contribution du gouvernement régional de l'Andalousie. Enfin, un concert de clôture d'anthologie fera revivre les pages les plus emblématiques et les plus populaires du patrimoine musical judéo-arabe au fil d'une programmation inspirée par la très grande richesse du patrimoine spirituel et musical d'Essaouira, celui des Zaouias comme celui des Gnaouas, celui du Rzoun comme celui du Malhoun.