Ouverture, jeunesse et créativité signent cette 12ème édition du Festival des Andalousies Atlantiques à Essaouira. Du 29 au 31 octobre et au fil d'une quinzaine de concerts une place de choix sera faite à la nouvelle génération de chanteurs qui ont fait le choix de revisiter, à leur façon, les partitions les plus authentiques de notre musique andalouse en s'attachant plus particulièrement au répertoire judéo-musulman de cette musique écrite à deux mains, interprétée à deux voix et au creuset de laquelle Amine Debbi et son orchestre Chabab Al Andalous va, pendant trois jours à Essaouira, réunir et accompagner les interprètes les plus emblématiques de ce matrouz qui exprime l'exceptionnelle et talentueuse richesse de notre diversité. Essaouira Abir El Abed (Tanger), Nabila Maan (Fès) et Zainab Afailal (Tétouan) appartiennent à cette génération très engagée et très prometteuse et elles seront à Essaouira avec une autre icône du patrimoine musical judéo-musulman, la grande chanteuse Sanaa Marahati qui fait un parcours exceptionnel, notamment autour des répertoires de Salim Halali et Samy El Maghribi. Sanaa Marahati retrouvera sur scène Benjamin Bouzaglo. Ils sont tous les deux de la même génération et ils ont ensemble parcouru le monde pour porter le plus loin possible ce patrimoine que notre pays a le talent et la volonté de protéger et de promouvoir. Un patrimoine et une civilisation auxquels Essaouira, avec son Festival des Andalousies Atlantiques, a fait le choix de donner une adresse et un rendez-vous annuel désormais couru par les mélomanes les plus exigeants. Autre nouveauté de cette édition, la place faite aux voix souiries, celles des frères Afriat et de Coco Tordjman bien connues des Casablancais amateurs de Melhoun et de Ala et qui pour la première fois, se produiront ensemble à Essaouira aux côtés de Houssam Guinea (guembri) et de Abdelhak El Kaabe, un autre maître souiri. Sont également inscrits au programme, l'orchestre de Rachid Ouchehad et les frères Abdellaoui, talents confirmés de l'école du Chgouri à Essaouira nourrie et enrichie par ses effluents musulman et juif. Nouveauté et audace aussi autour de Karinn Helbert et son cristal Bashet, un instrument inédit pour une incursion inattendue dans notre répertoire andalou avec d'autres sonorités et des arrangements musicaux qui nous invitent à une autre écoute. Comme chaque année, le flamenco ne sera pas en reste à Essaouira puisque c'est la jeune et prestigieuse compagnie de l'Ecole Flamenca de Séville qui va ouvrir le festival avec aux commandes Jeromo Segura, étoile montante du chant flamenco en Andalousie qui aura à ses côtés la danseuse Anabel Veloso, lauréate à Madrid du 16ème concours de chorégraphie et de danse espagnole et flamenco. Enfin cette édition 2015 ne dérogera pas à deux rendez-vous toujours très attendus, l'un au-delà de minuit, pour écouter les confréries souiries, cette année les Aissaoua et les Darkawa et l'autre, chaque matin, pour le Forum des Andalousies d'Essaouira, avec un temps fort qui marquera cette édition, la projection du film Aïda en présence de Driss Mrini, son réalisateur pour un débat qui s'annonce passionnant autour de la place retrouvée du judaïsme marocain dans notre filmographie contemporaine. Une grande fête de la musique dans sa noblesse et sa diversité comme est le cas depuis sa création de ce festival unique en son genre au Maroc. Très bonne continuation.